Décriée, la tournée spectaculaire de la collection Barnes affichait néanmoins comme but le renflouement des caisses de la fondation. L’objectif n’a pas été atteint et l’hypothèse d’une vente des biens privés du docteur Barnes n’est pas exclue.
PHILADELPHIE - Pendant presque quatre-vingts ans, la Fondation Barnes a vécu sur sa dotation dans la stricte observance du règlement établi par son fondateur, le docteur Albert C. Barnes (1872-1951). Aujourd’hui à court d’argent, avec un déficit de plus de 500 000 dollars, elle serait en quête de 85 millions (environ 632 millions de francs) pour reconstituer sa dotation. Les difficultés remontent à la fin des années quatre-vingt. Alors président de la Fondation, Richard N. Glanton avait envisagé de vendre pour 200 millions de dollars (environ 1,5 milliard de francs) de tableaux de la collection, projet qu’il a réduit à 20 millions. Il a ensuite proposé une tournée internationale d’expositions d’œuvres, opération qui, comme les ventes, était interdite par le règlement Barnes. Finalement autorisée par la Cour d’État, l’exposition itinérante a rapporté 17 millions de dollars, tandis que la restauration des salles du bâtiment coûtait pendant cette période 12 millions de dollars, et les procès intentés à cette occasion six millions de dollars. En 1998, M. Glanton a été démis de ses fonctions (lire le JdA n° 56). Les problèmes de la fondation restent énormes. La majorité de ses 2 500 objets ne sont pas répertoriés, et l’attribution des tableaux anciens doit être revue. Quant à la collection d’art africain, elle n’a jamais été publiée. Les poteries et les objets personnels du docteur Barnes devraient faire les frais de ces dysfonctionnements, la vente des peintures étant interdite par décision testamentaire. De tels rebondissements ne devraient pas attirer d’éventuels donateurs, peu enclins à voir leurs volontés bafouées par la suite.
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Barnes : sauve qui peut !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°112 du 6 octobre 2000, avec le titre suivant : Barnes : sauve qui peut !