Archéologie

RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE

Avec Archipel, l’Inrap rend accessibles ses données

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2025 - 443 mots

La plateforme met ses rapports de fouilles et productions scientifiques à disposition de la recherche comme du grand public.

Paris. Avec l’essor de l’archéologie préventive au cours de ces vingt dernières années, c’est une véritable montagne de données qui a été produite par les archéologues de l’Inrap. Pour l’Institut national de recherches en la matière, l’un des principaux défis consiste à transformer cette production dormante en un objet d’étude pour les chercheurs. La plateforme « Archipel », lancée au début du mois de mars, permet d’ouvrir les portes des archives de l’Inrap grâce à un portail numérique.

Les rapports de fouilles lors des opérations de diagnostic, articles, communications scientifiques produites par les agents de l’Inrap et projets de recherches en cours sont dorénavant répertoriés sur Archipel dont le moteur de recherche permet de filtrer rapidement les milliers de documents. Une véritable invitation lancée aux chercheurs, comme l’explique Marc Bouiron, directeur scientifique et technique de l’Inrap : « L’objectif est de faciliter l’accès à ces données pour l’ensemble de la communauté archéologique, que ce soient nos agents, les chercheurs ou les étudiants. »

Ce nouvel outil représente un important investissement pour l’Inrap (1,3 M€, dont 950 000 € de subventions venues du Fonds pour la transformation publique). Car cette démarche s’inscrit dans l’effort national en matière d’« open data », soit la mise à disposition des données produites par des organismes publics. Archipel croise cet objectif de l’administration française avec ceux de la « science ouverte », un vaste mouvement scientifique prônant la transparence et la diffusion des données scientifiques, considérées comme un bien commun.

Pour construire la plateforme, les prestataires techniques de l’Inrap se sont appuyés sur les bases de données fournies par les documentalistes de l’institut, notamment le catalogue « Dolia » qui centralise les fonds documentaires produits par les agents. Archipel est couplée à la plateforme « HAL », référence de la science ouverte en France, pour donner accès aux publications scientifiques des agents de l’Inrap. « La masse des données est vraiment importante, elle porte sur 50 000 opérations, explique Marc Bouiron. Pour rendre accessibles ces données-là, il nous fallait de la qualité scientifique, mais aussi une facilité d’utilisation afin de permettre aux chercheurs de s’approprier l’outil. »

Un outil cartographique

Destinée en premier lieu aux chercheurs, Archipel est aussi un outil pour les archéologues de l’Inrap, qui y trouvent un annuaire de leurs collègues accompagné d’un registre de toutes les opérations auxquelles ils ont participé : « C’est aussi un outil interne, pour un encadrant qui cherche un spécialiste d’un sujet par exemple», précise le directeur scientifique. Le grand public est également invité à s’approprier le site, notamment à travers l’outil cartographique permettant de visualiser quelques milliers d’opérations en France métropolitaine et en outre-mer.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°653 du 11 avril 2025, avec le titre suivant : Avec Archipel, l’Inrap rend accessibles ses données

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