BOIS-LE-DUC / PAYS-BAS
Plusieurs organisations demandent l’annulation de la manifestation rassemblant des objets typiques de l’esthétique nazie.
C’est dans un climat de tension que le Musée du design de Bois-le-Duc, une ville au sud des Pays-Bas, a inauguré le 8 septembre l’exposition « Design of the Third Reich ». Plusieurs groupes politiques de gauche ont réclamé l’annulation de cette exposition jugée « provocante » car présentant des pièces emblématiques de l’esthétique nazie. Le musée a maintenu la manifestation en dépit des protestations, mais a pris plusieurs mesures pour éviter toute glorification volontaire ou involontaire des objets présentés.
L’ensemble présenté par le musée néerlandais comprend des sculptures réalisées par Arno Breker (1900-1991) - dont les œuvres étaient encensés par les idéologues nazis comme une antithèse de « l’art dégénéré » -, des magazines, plusieurs photographies des JO de 1936 et quelques vidéos de propagande tournées par la cinéaste berlinoise Leni Riefenstahl (1902-2003). Les thématiques de l’exposition abordent notamment la théorie raciale nazie et le concept géopolitique de l’« espace vital ».
« L’exposition montre comment le régime nazi a fait du design une démonstration de puissance et le symbole d’une nouvelle culture germanique », indique le site du musée en prenant soin de préciser : « Notre institution adopte une attitude critique. Si l’on souhaite vraiment que cela n’arrive plus, il est nécessaire de prendre le temps d’analyser les mécanismes d’influence de l’époque. »
La démarche n’a pas totalement convaincu. Quelques jours avant l’ouverture de « Design of the Third Reich », l’Association Anti-Fasciste d’Allemagne (AFNV) avait demandé l’annulation de l’exposition auprès de la commune locale. Le jour de son inauguration, plusieurs centaines de membres du parti communiste ont manifesté près du musée.
« Ils craignent que nous célébrions l’Allemagne nazie. Je n’aurais pas organisé cette exposition si je pensais que c’était le cas. Mais je peux comprendre leur inquiétude », a déclaré Timo de Rijk, le directeur de l’institution.
Par sécurité, ce dernier a augmenté l’effectif des équipes de surveillance dans chaque salle. L’objectif est de prévenir les vandalismes et d’empêcher la prise de photographies pour que les œuvres ne puissent pas être mise en avant sur les réseaux sociaux.
L’exposition a été organisée dans le cadre des commémorations du 75e anniversaire de la libération de Den Bosch, et se déroulera jusqu’au 19 janvier 2020.
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Aux Pays-Bas, une exposition sur le design du IIIe Reich ouvre malgré les polémiques
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