Longtemps il est allé chercher la mort. Aujourd’hui, elle est partout dans ses photographies, dans les corps, les visages, « dans ces brefs instants où la douleur se fond dans l’extase et la conscience dans la chair ».
Ses dernières images, présentées au printemps dernier au Musée Nicéphore Niepce, le révélaient. « On ne peut y échapper, la mort imprègne la vie », dit-il. Dès l’adolescence, elle l’obséda comme la religion avant que l’anarchie ne vienne le « sauver de la religion » et que le mouvement punk lui-même ne l’extirpe de l’anarchisme et que les expériences narcotiques ne l’amènent encore plus loin dans la prise de risque liée à ce besoin d’errance vécue très tôt, bien avant que la photographie ne devienne essentielle elle aussi. Depuis quelques années, le paysage, la rue ont disparu de ses images, l’espace s’est restreint à la chambre et aux corps, au sien et à celui de ses rencontres. Ils ont pris toute la place jusqu’à l’insoutenable, mais en toute logique avec son cheminement de photographe documentaire aux multiples séries à couper le souffle. Car Antoine d’Agata fait de son existence « la matière même de sa parole. C’est le seul moyen de ne pas trahir l’absolu refus de compromission avec le système. Je ne photographie que pour compenser la lâcheté et soulager le désespoir, pour exister mieux et sentir plus. » Il filme aussi pour sortir de l’aridité photographique et atteindre l’essentiel, comme l’exposition du Bal en septembre 2012 le démontrera.
1961 Naissance à Marseille.
1983 Quitte la France.
1990 Rencontre Larry Clark et Nan Goldin.
1991-1992 Assistant au bureau de Magnum New York.
1993-1996 De retour en France, il cesse son activité de photographe.
1999 Membre de l’agence VU.
2001 Prix Niepce.
2004 Rejoint Magnum.
2011 Antoine d’Agata est représenté par la galerie Les filles du calvaire.
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Antoine d’Agata - L’absolu manifeste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Antoine d’Agata - L’absolu manifeste