Amin Kader, une passion florentine

Pour l’ouverture de sa seconde boutique à Paris, le couturier Amin Kader n’a pas fait grand mystère de sa passion pour la Renaissance italienne. Dédié au Ghirlandaio et à Della Robia, cet espace a nécessité pas moins de quatre ans de travaux et offrira son visage définitif à la rentrée.
La partie la plus impressionnante réside sans conteste dans les trois majestueuses fresques à la manière de Ghirlandaio, inspirées de celles de la basilique Santa Maria Novella à Florence et exécutées selon la technique traditionnelle avec pigments naturels et colle de peau. Quant aux différents chapiteaux et colonnettes qui ornent le magasin, leur marbre a été soigneusement sélectionné et extrait de carrières qui n’étaient plus en exploitation. « Les couleurs des marbres actuels ne me convenant pas, je suis allé les chercher en Égypte et dans le désert Oriental. Les blocs ont été apportés en Italie puis sculptés sur place. » On peut ainsi admirer un marbre blanc utilisé pour la Pietà de Michel-Ange, des rouge griotte que l’on retrouve à Versailles ou encore des brèches égyptiennes employées jusqu’alors uniquement pour les demeures des pharaons et des jaunes antiques pour celles des empereurs romains. « Nous ne voulions pas que cela fasse décor, ainsi tout a été élaboré dans les moindres détails, par exemple les pommeaux des rampes d’escalier ont été travaillés en dinanderie et les dorures faites à l’eau directement sur staff, de façon traditionnelle. » Mais le prochain chef-d’œuvre attendu par Amin Kader est la copie d’une fontaine de Della Robia, en marbre et terre cuite, qui lui a déjà demandé deux ans de travail et sera à découvrir à l’automne.