Alin Avila - Collectionneur d’émotions

Déjà, seul lui importe de partager ce qui lui semble le plus essentiel : la peinture, dans un étonnement jamais apaisé d’être en vie. Depuis plus de quarante ans, cette passion ne l’a plus quitté. Auteur, éditeur, critique d’art, journaliste, marchand, Avila ouvre en 1989 un lieu, Area, où se tiennent des expositions, et bien plus.

Flamboyant champ de bataille, temple joyeusement éclairé par les verrières de cet ancien atelier d’artiste situé au cœur du 10e arrondissement de Paris, Area tient plus du laboratoire expérimental que de la galerie d’art. Les étagères et mezzanines y sont pleines à craquer de livres – c’est ici que s’élaborent la revue éponyme et les livres d’art publiés sans relâche –, mais aussi de sculptures et d’objets les plus divers. Pas un espace sans masques océaniens ou africains, armes de toutes tailles et de toutes catégories, antiquités, sans parler des centaines de toiles soigneusement entreposées dans de grandes cages.

Alin Avila est d’abord et plus que tout un collectionneur compulsif d’émotions puissantes, mais un collectionneur qui ne conçoit pas sa passion sans partage : n’a-t-il pas offert en 1993 au Musée de Toulon trois cents œuvres de sa collection personnelle ? Entre autres des dessins de Roger Blin, d’Henri Cueco, de Jean Gourmelin, et des toiles de Peter Klasen, de Serge Plagnol, de Vladimir Velickovic, de Jean-Pierre Le Boul’ch. Une vraie façon d’avoir les mains ouvertes !