Une ascèse, sans doute est-ce le terme le plus approprié pour évoquer le cheminement de peintre d’Alexandre Hollan.
Dans sa galerie parisienne, un brin malicieux face à ses arbres peints, il confie : « Je cherche quelque chose que je ne vois pas. » Il lui importe de ne pas rester captif d’une première perception, d’éliminer les formes et les couleurs visibles, avec l’exigence que la réalité soit ressentie non comme une apparence mais comme une présence, une énergie toujours renouvelée. Hollan se place toujours à courte distance de ce qu’il peint. Son champ visuel est alors absorbé par son sujet.
L’hiver dans son atelier parisien, l’été dans son mazet languedocien isolé au milieu des vignes et des chênes verts, le peintre regarde, ferme les yeux, trace, efface, retrace, avec l’exigence que la matière arbre ou que la réalité des quelques objets disposés face à lui prennent consistance sur le papier ou sur la toile. Non comme une représentation, mais comme une absorption par le support du fusain écrasé ou des couleurs inlassablement superposées. Également portraitiste, il n’a que faire de l’apparence extérieure d’un visage, seule lui importe une mystérieuse intériorité. Troublant suaire contemporain, une empreinte humaine émerge de la matière même de la feuille. Né à Budapest, arrivé à Paris à 23 ans, Hollan est un artiste rare à plus d’un titre. Fidèle depuis dix-sept ans à sa galerie, et la reconnaissance venant, il s’oppose à ce que les prix de ses œuvres, variant aujourd’hui de 500 à 10 000 euros, augmentent.
L’artiste expose au Musée Fabre de Montpellier jusqu’au 3 juin 2012 et au domaine de Kerguéhennec du 24 juin au 30 septembre 2012.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Alexandre Hollan - Le chemin de la peinture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €1933
Naissance à Budapest en Hongrie.
1956
Arrive à Paris.
1984
Acquiert un mazet dans le Languedoc.
1994
Première exposition à la galerie Vieille-du-Temple, Paris.
1996
Sortie du livre La Journée d’Alexandre Hollan d’Yves Bonnefoy.
2011
Expose au Musée des beaux–arts de Budapest.
2012
Exposition à la galerie Vieille-du-Temple (Paris-4e) jusqu’au 16 mai.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Alexandre Hollan - Le chemin de la peinture