NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Le marchand Robert Newland est condamné à vingt mois de prison pour son rôle dans les escroqueries d’Inigo Philbrick.
Le marchand d’art britannique Robert Newland (46 ans), impliqué dans une vaste escroquerie sur le marché de l’art, a été condamné à vingt mois de prison par un tribunal de New York, mercredi 20 septembre. Il avait reconnu sa culpabilité l’année dernière pour avoir aidé Inigo Philbrick, cerveau de l’arnaque, à tromper des collectionneurs, des investisseurs et des prêteurs, avec des transactions frauduleuses portant sur des œuvres d’art.
Inigo Philbrick (35 ans), qui a été arrêté en juin 2020 après plusieurs mois de fuite, a été condamné le 23 mai 2022 à sept ans de prison pour avoir monté un système de Ponzi. Il revendait les mêmes parts d’œuvres d’art à plusieurs acheteurs. Il utilisait ensuite l’argent des nouveaux acheteurs pour rembourser ses anciens créanciers. Entre 2016 et 2019, il a ainsi réalisé plus de 86 millions de dollars (80,7 millions d’euros) de transactions frauduleuses.
Robert Newland, seul complice connu, était l’associé et le conseiller financier d’Inigo Philbrick et a participé à environ la moitié des transactions frauduleuses sur une période de deux ans. Dans une lettre adressée au juge, Robert Newland a raconté comment il s’est progressivement laissé entraîner dans cette escroquerie. Il transmettait aux créanciers des documents qu’il savait mensongers et a inventé un personnage fictif, « un collectionneur nommé Martin Herrero » pour dissimuler les escroqueries.
Il a plaidé coupable en septembre 2022 pour le chef d’accusation de préparation en vue de commettre une fraude électronique et a accepté de payer une amende de 76 000 dollars (72 000 euros), le montant de ses gains dans la fraude. Il a aussi restitué une peinture de Christopher Wool de 2016, une lithographie de Wade Guyton et un bureau de Jean Prouvé. Il a été libéré sous caution de 400 000 dollars en attendant son procès.
Le procureur américain Damian Williams a estimé que Robert Newland méritait une peine moins sévère que celle d’Inigo Philbrick, mais qu’il fallait aussi envoyer un message dissuasif aux potentiels fraudeurs du marché de l’art. Selon lui, ce marché est « mûr pour les abus » en raison du manque de transparence, de réglementation et de surveillance dont il fait l’objet.
En plus de la peine d’emprisonnement, Robert Newland a été condamné à deux ans de liberté surveillée, période au cours de laquelle il doit effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général par an. Le tribunal a recommandé que le marchand d’art soit transféré au Royaume-Uni pour y purger sa peine, bien que cette décision relève en dernier ressort du ministère américain de la Justice. Robert Newland a également été condamné à verser 67,6 millions de dollars (63,4 millions d’euros) de dédommagement aux victimes. En d’autres termes, il a probablement été tenu responsable des pertes subies par la fraude, même si ses gains personnels étaient nettement inférieurs.
Un grand nombre de victimes, dont la société de services financiers Fine Art Partners, basée à Berlin, et le prêteur d’œuvres d’art, Athena Art Finance, basé aux Etats-Unis, ont peu de chances de récupérer leurs avoirs perdus. De nombreuses actions civiles contre Inigo Philbrick sont toujours en cours et certaines des œuvres d’art en question n’ont pas encore été localisées.
Par ailleurs, le tribunal de New York a annoncé, mercredi, qu’Inigo Philbrick ne devrait purger qu’une peine de 48 à 49 mois de prison avant le début de sa liberté surveillé.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Affaire Inigo Philbrick : son associé condamné à de la prison
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €