Le Louvre, Guimet et le Palais des beaux-arts de Lille arrivent en tête pour les services au public. Les établissements rénovés ou créés récemment sont bien placés dans ce tableau des cinquante premiers.
La qualité de l’accueil des publics est d’autant plus inscrite dans les impératifs des musées que 33 % des Français de plus de 15 ans s’y rendent au moins une fois par an. Si les priorités comme l’accès aux handicapés et le programme éducatif sont souvent respectées, le « confort de visite » n’est pas totalement inscrit dans les mœurs. Parmi les 53 musées de ce tableau, 13 ne disposent pas d’espace de repos, 29 de cafétérias, et 32 d’audioguides.
Presque tous sont dotés de librairies, à l’exception notable du Musée d’Aquitaine et du capcMusée d’art contemporain, tous deux à Bordeaux, dont les antennes RMN ont été fermées en 2002 et 2003 pour cause de restrictions budgétaires. Apparié à la SA L’Imagerie d’Épinal, le Musée de l’image, à Épinal (Vosges), ne dispose pas de librairie propre, mais jouit du point de vente de la société. Accueil ne rime pas toujours avec attrait puisque la moitié des musées de ce classement, notamment Guimet, est absente du palmarès de l’attrait. Le classement fait la part belle aux musées rénovés comme le Palais des beaux-arts de Lille et le Musée Guimet (Paris), rouverts respectivement en 1997 et 2001. Le Musée de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain) bénéficie depuis les travaux engagés en 1996 d’une billetterie, d’audioguides et d’une librairie accessible même aux non-visiteurs du musée. Des aménagements en faveur du grand public compensent l’essoufflement de l’accueil scolaire depuis deux ans. D’autres établissements bien placés relèvent de créations ou rénovations récentes, comme le Musée de l’image (2003), le Musée départemental Henri-Matisse au Cateau-Cambrésis, dans le Nord, (2002), les Abattoirs à Toulouse et le Musée d’art et d’industrie de Roubaix (Nord), tous deux inaugurés en 2001. L’un des axes forts des Abattoirs repose sur l’accueil des publics handicapés pour lequel le service éducatif organise des programmes spécifiques en partenariat avec les hôpitaux toulousains et une association de malvoyants. L’accueil des enfants est l’un des fers de lance du Musée d’art et d’industrie. « Les équipements proposés à l’intérieur du musée changent des offres habituelles. Nous offrons des outils pour tricoter un rythme de visite familiale, où parents et enfants participent ensemble », explique Bruno Gaudichon, son directeur.
Un combat
Les établissements situés dans des municipalités ou régions à l’image peu flatteuse font preuve d’efforts pour optimiser l’accueil. « Roanne n’a pas de tourisme, ce qui est un handicap majeur. La seule façon de vivre, c’est de faire des expositions haut de gamme et de se soucier de l’accueil. On est obligés de séduire notre clientèle de proximité, qui est composée pour 40 % du Grand-Roanne et pour 60 % de Rhône-Alpes », précise Brigitte Bouret, directrice du Musée des beaux-arts et d’archéologie Joseph-Déchelette (Roanne, Loire). Cette prise de conscience vaut aussi en terre vosgienne, grevée d’un climat difficile et d’un faible attrait touristique. À Épinal, le Musée de l’image et le Musée départemental d’art ancien et contemporain se talonnent, respectivement en 35e et 40e positions. « Il y a beaucoup à faire sur cette image d’Épinal. Les élus ont compris que la culture peut faire partie du charme d’une ville. La municipalité a témoigné d’une volonté de mettre en place des outils neufs comme les audioguides », précise Martine Sadion, directrice du Musée de l’image. Même discours au Musée départemental d’art ancien et contemporain, rénové en 1992, et gratuit pour les moins de 25 ans. Le Musée de l’Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie (Yvelines) oriente quant à lui sa politique d’ouverture vers le public scolaire. Le transport jusqu’au musée des élèves issus des zones d’éducation prioritaire (ZEP) est ainsi pris en charge par la ville.
La prise de conscience des municipalités en difficulté n’infuse pas toujours les agglomérations les plus cossues. Bien qu’en sursis, le capcMusée d’art contemporain, à Bordeaux, ne renâcle pas à l’accueil. Toutefois, si les notices pédagogiques et aides écrites à la visite ont connu un développement, l’aspect éducatif plus vivant y est en sommeil. « Pour la formation initiale des nouveaux publics, nous étions douze, il n’y a plus qu’une personne aujourd’hui, soupire Sylvie Barrère, responsable des publics. On essaye de faire plus d’événementiel en programmant des rencontres entre les enfants et les artistes. L’écrit est devenu un vecteur essentiel de diffusion, ce qui n’est pas suffisant. Mais la formation initiale n’intéresse plus les pouvoirs publics. Peut-être qu’on mène un combat désuet ou déplacé… » À méditer.
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Accueil du public
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°201 du 22 octobre 2004, avec le titre suivant : Accueil du public