LUXEMBOURG [26.04.16] – Le 4e rapport Art & Finance 2016, réalisé par Deloitte et ArtTactic, dresse un panorama nuancé, notamment à l’égard des fonds d’investissements dans l’art freinés par leur caractère faiblement liquide et peu régulé.
Comme son nom l’indique, le rapport Art & Finance, conjointement élaboré par Deloitte et ArtTactic, observe essentiellement le comportement des acteurs financiers dans le marché de l’art et le développement des instruments financiers liés à l’art. L’étude a été menée entre novembre 2015 et janvier 2016 auprès de 53 banques privées, 14 gestionnaires de patrimoine, 126 professionnels du monde de l’art (galeries, maisons de ventes aux enchères, conseillers en investissement) et 94 collectionneurs. En se référant à la 10e édition de The Wealth Report de Frank Knight publié en mars 2016 qui indique que le nombre d’« ultra riches » est susceptible d’augmenter de 41 % et d’atteindre 263 500 individus d’ici à 2025, on comprend bien que le rapport co-produit par Deloitte et ArtTactic cible le « high market ».
L’attractivité de l’art en tant qu’instrument financier progresse : 78 % (contre 55 % en 2014) des gestionnaires de patrimoine estiment que les œuvres d’art et objets de collection devraient être inclus dans les services financiers qu’ils offrent et admettent recevoir une forte demande de la part des « collectionneurs ». « Le bénéfice émotionnel de collectionner, combiné avec l’augmentation potentielle de la valeur […] constituent le moteur de la motivation de la plupart des collectionneurs ». Mais le rapport oublie vite l’émotion pour se consacrer à la rentabilité des investissements : 64 % des collectionneurs (contre 47 % en 2014) disent être motivés par le retour financier que leur procurera leur investissement.
Paradoxalement, les gestionnaires d’actifs restent prudents, seulement 10 % d’entre eux pensent que les fonds d’investissement dans l’art vont connaître une expansion dans les deux ou trois prochaines années alors que plus d’un tiers des collectionneurs se montrent intéressés par de tels fonds.
Les prêts garantis par les œuvres d’art connaissent de plus en plus de succès : 69% des gestionnaires d’actifs affirment que leurs banques offrent désormais des services liés aux prêts garantis par des œuvres d’art (contre 48 % en 2014). 52 % d’entre eux offrent ces services en interne contre 48 % qui les externalisent. D’après Deloitte et ArtTactic, le marché des prêts garantis dans l’art (évalué d’après la valeur des œuvres) est estimé entre 15 milliards et 19 milliards de dollars. Ce sont les banques privées qui dominent le marché avec un portefeuille évalué entre 13 et 15 milliards de dollars (soit un taux de croissance annuel de 13%). Quant à l’investissement dans l’art, les chiffres fluctuent en fonction des indices : tandis que l’indice de Mei Moses (World All Art Index) rapporte une baisse de 3,1 % en 2015, l’indice S & P Total indique une hausse de 7,14 %.
Quoiqu’il en soit, les professionnels s’accordent pour dire que le manque de régulation du marché de l’art est un obstacle majeur aux services financiers et des fonds d’investissement dans l’art, qui souffrent d’un manque de confiance et de crédibilité : les vérifications de due diligence, le manque de liquidité et la difficile valorisation des œuvres entravent le marché.
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Un portrait contrasté des investissements dans l’art
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Abonnez-vous dès 1 €La couverture du rapport Art & Finance 2016 © Photo ArtTactic / Deloitte