NEW YORK (ETATS-UNIS) [03.09.10] – Un courtier en art chargé de vendre un tableau Corot à un acheteur potentiel est poursuivi en justice par un des propriétaires de la toile estimée à 1,3 millions de dollars pour l'avoir perdue dans des circonstances mystérieuses après une nuit d'ivresse. Dans le même temps, il s'est avéré que le co-propriétaire de l'oeuvre était un trafiquant d'art déjà condamné pour le vol d'un Degas.
James Carl Haggerty, un courtier en art, fait l'objet d'une plainte déposée auprès du tribunal fédéral de Manhattan pour avoir perdu un tableau du peintre français Jean-Baptiste Camille Corot intitulé « Portrait d'une jeune fille » (1857) d'une valeur d'1,3 millions de dollars – soit 1 million d'euros – après une soirée bien arrosée à Manhattan, révèle le New York Post.
La propriétaire majoritaire de l'oeuvre, Krystin Trudgeon, avait fait appel aux services de Haggerty pour montrer la peinture à un acheteur potentiel. Le rendez-vous était fixé en juillet dernier à l'hôtel Mark à Manhattan. Haggerty s'y rend en possession de l'oeuvre après avoir fait escale dans un restaurant de la ville. Plus tard, les caméras de surveillance de l'hôtel le montrent en compagnie de l'acheteur potentiel au bar. Haggerty quitte le bar et l'hôtel peu après minuit en état d'ébriété témoigne un des portiers.
Mais quand le courtier arrive à son domicile vers 2h30 du matin, il n'est plus en possession du tableau comme le montrent les caméras de la résidence. Le lendemain, il appelle Trudgeon pour l'informer de la perte et lui préciser que trop ivre, il ne se souvenait de rien et qu'il ne savait pas du tout ce qu'il était advenu du tableau, précisent les documents judiciaires. Le propriétaire demande des dommages et intérêts équivalents à la valeur du tableau.
Si l'histoire s'arrêtait là, elle relèverait – malgré la perte d'un tableau d'une grande valeur – plutôt de l'insolite. Or, c'est sans compter sur un autre rebondissement qui donne à l'affaire une tournure étrange et laisse planer le doute d'un éventuel complot. Il s'est, en effet, avéré que le co-propriétaire du tableau, un certain Thomas Doyle, est en réalité un voleur de tableaux connu et déjà condamné en 2007 à une peine de prison pour le vol d'une toile de Degas d'une valeur de 600 000 dollars, selon l'Associated Press. L'avocat de Trudgeon n'a pas voulu donner d'informations sur les circonstances dans lesquelles son client et Doyle avaient fait connaissance ni sur l'acquisition du Corot, ancienne propriété du Musée Hammer et vendu en 2007.
Autre élément : Doyle et Haggerty ont été consultants en art pour la même société new-yorkaise. Les deux hommes ne seraient-ils pas complices ? La question reste encore sans réponse et le sort du tableau reste toujours un mystère.
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Un courtier en art poursuivi pour avoir perdu un Corot
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Abonnez-vous dès 1 €Jean-Baptiste Camille Corot - "Portrait d'une jeune fille" - circa 1857/1860