David Hockney s’en prend à Damien Hirst

Quelques jours après son intégration au prestigieux ordre du Mérite britannique, le peintre David Hockney continue de faire les gros titres de la presse culturelle anglaise. Sont en cause ses récents propos au sujet de Damien Hirst : Hockney accuse l’artiste le plus cher du monde d’avoir recours à des assistants pour réaliser ses œuvres, une pratique qu’il juge « insultante pour l’artisanat ». Il cite également un proverbe chinois selon lequel pour peindre, « il faut l’œil, la main et le cœur. Deux éléments ne suffisent pas. »

Damien Hirst est en effet un habitué du procédé. Son célèbre crâne de platine incrusté de diamants intitulé For the Love of God, a par exemple été réalisé par un joaillier et le requin dans sa vitrine de formol de The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living, par des taxidermistes. Il l’assume et le revendique même puisqu’il déclarait en 2007 à propos de ses Spot Paintings : « Dès que j’en ai vendu un, j’ai utilisé l’argent pour payer des gens pour faire les autres. Ils le faisaient mieux que moi. Cela m’ennuyait, je suis très impatient. » La presse anglaise souligne cependant qu’il s’agit d’un procès facile, de nombreux artistes ayant agi de même au cours de l’histoire de l’art, de Léonard de Vinci à Andy Warhol.

Facile ou pas, la boutade est largement médiatisée à l’heure où les deux artistes préparent des expositions personnelles à Londres. Sur les affiches de celle de Hockney, qui ouvre le 21 janvier à la Royal Academy, on peut donc lire la mention suivante : « Toutes les œuvres présentées ont été réalisées par l’artiste lui-même, personnellement ».