SHANGHAI [20.06.10] – Censure ou pas censure ? Un vigile interdit l’entrée dans l’espace du Pavillon français où sont exposés les 4 nominés de l’ADIAF. Mais le commissaire invoque de simples mesures de sécurité.
Ce devait être la vitrine de l'art contemporain français en Chine. Mais l'intervention dans l'espace Focus du Pavillon français à l'Exposition Universelle de Shanghai des quatre artistes nominés pour le Prix Marcel Duchamp 2009 est restée confidentielle depuis son ouverture le 2 juin. Un vigile interdit l'entrée de l'espace Focus aux 60 000 visiteurs quotidiens du bâtiment conçu par l'architecte Jacques Ferrier. De source chinoise, l'exposition fait l'objet d'une censure.
En cause l'une des sculptures réalisées par Damien Deroubaix représentant un colosse rose tenant dans sa gueule des billets de banque chinois. « Lorsque la censure est passée, il y a eu un froncement de sourcil des censeurs devant le colosse qu'ils ont trouvé irrespectueux parce qu'il faisait référence à des pratiques funéraires chinoises », explique Gilles Fuchs, président de l'Association pour la diffusion internationale de l'art français (Adiaf), à l'origine du Prix Marcel Duchamp. Et de poursuivre : « je ne sais pas quelle est la part du vrai et du faux. José Frèches [commissaire général de la France] m'a indiqué qu'il fallait contrôler le flux de visiteurs dans cet espace exigu. Je ne pense pas qu'il y ait eu une censure parce qu'il n'y a pas eu de fermeture stricte. L'espace est plus entrouvert que fermé. Tout le monde n'a pas l'occasion d'y accéder. Il faut être introduit. »
« Il n'y a aucune censure d'aucune espèce, nous a déclaré José Frèches. Cette histoire est complètement absurde. L'espace n'est pas ouvert uniquement pour des questions de sécurité et pour l'intégrité des œuvres. Lors de l'exposition précédente sur Tahiti, la moitié des affiches étaient en lambeau après trois jours. Toutes les œuvres du prix Marcel Duchamp ont été vues lors du vernissage par les journalistes chinois. Cela a été médiatisé au possible. Mais dès le lendemain, on s'est rendu compte que si on ne laissait rentrer qu'une minorité de visiteurs, c'était l'émeute. On est obligé de traiter cet espace de manière privée ».
Cette opération a coûté, comme nous l'a rapporté José Frèches, entre 80 000 et 100 000 euros, dont 50% pris en charge par l'Adiaf. L'exposition, qui a bénéficié du soutien du groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis, réunit jusqu'au 30 juin les œuvres de Saâdane Afif, Nicolas Moulin, Philippe Perrot et Damien Deroubaix. Ce dernier a été en résidence à Shanghai pendant un mois et a spécialement réalisé des œuvres pour le Pavillon français.
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Polémique au Pavillon français de l'Exposition Universelle de Shanghai
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Abonnez-vous dès 1 €A gauche l'oeuvre de Damien Deroubaix présentée dans l'espace Focus du Pavillon français à l'Exposition Universelle de Shanghai - 20 juin 2010 - Photographe P. Régnier