La galerie Phoenix Ancient Art possiblement impliquée dans un trafic de biens culturels

Suspecté d’être lié à un trafic d’objets archéologiques, le marchand Ali Aboutaam et sa femme étaient surveillés par la justice genevoise depuis plusieurs mois. Le Wall Street Journal vient de révéler qu’une procédure avait été ouverte en décembre 2016 à leur encontre pour violation des lois sur la TVA et sur le transfert des biens culturels. Le 28 février, les entrepôts privés du marchand d’art ont été perquisitionnés par des douaniers et des policiers qui y ont saisis quelques centaines d’objets d’arts suspectés d’avoir été pillés par l’Etat Islamique. Les œuvres saisies sont en cours d’expertise.

En mars, la femme du marchand ainsi que son chauffeur ont été placés en détention préventive dans la prison de Champ-Dollon, près de Genève. Elle aurait été vue en train de transporter des objets d’art d’un dépôt à un autre aux Ports Francs de Genève tandis que le chauffeur aurait été contrôlé par des douaniers genevois qui auraient découvert une lampe byzantine dans sa voiture. Dans l’impossibilité de prouver d’où l’objet provenait, l’homme est suspecté d’avoir tenté d’éviter de payer la TVA.

En 2003, Ali Aboutaam avait été condamné in absentia à 15 ans de prison pour exportation illégale d’objets culturels. Puis, faute de preuves, les charges qui pesaient à son encontre furent abandonnées. En 2010, la découverte d’un sarcophage romain en marbre blanc lors d’un contrôle des douanes dans les Ports Francs de Genève avait éveillé les soupçons. L’objet issu d’une fouille clandestine aurait été exporté de manière illégale hors de la Turquie au nom de la galerie Phoenix Ancient Art.