PARIS
PARIS [07.04.17] – Le président du Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne a répondu aux questions du Journal des Arts à l’occasion du Slam qui ouvre aujourd’hui au Grand Palais, jusqu’au 9 avril.
Quel est le positionnement du salon ?
Ce salon, qui a débuté en 1984, est un salon sans commune mesure avec ceux de Londres (Olympia Book Fair) ou New York (L’Armory Show), des évènements qui attirent à peu près 5 000 visiteurs quand nous en rassemblons près de 20 000. Nous visons un public plus large. Notre positionnement est de promouvoir le secteur du livre ancien en général grâce à une programmation culturelle très riche. Ce n’est pas seulement une foire commerciale où il y a simplement des marchands qui vendent des livres, c’est aussi un événement culturel avec de multiples expositions. Chaque année, nous avons un invité d’honneur. Cette fois, c’est le musée de Blérancourt consacré aux relations culturelles franco-américaines, qui sont aussi le thème de cette édition. Nous proposons également une exposition sur Sempé, invitons les amis de la reliure d’art et recevons l’expert mondialement connu André Querton, le plus grand collectionneur de planches originales de BD au monde. Notre objectif est de rallier un nouveau public, de promouvoir notre métier, toujours et encore.
Quelle est l’innovation de cette année ?
Nous avons un nouveau partenaire, la Chambre nationale des experts spécialisés en objets d’art et de collection. Cette décision d’intégrer les objets d’art au salon est d’abord d’ordre économique : depuis 10 ans, la chambre syndicale de l’estampe était présente mais ne parvenait pas à remplir l’espace qui lui était dévolu. Nous avons dû renoncer à ne compter que sur eux et avons signé un partenariat avec les experts. Pourquoi avec les experts ? Parce que finalement, libraires et experts parlent le même langage. Cette ouverture correspond aussi à un nouvel art de collectionner de la part du public. Aujourd’hui, il y a moins de bibliophiles qui s’intéressent uniquement aux livres. Les choses sont davantage transdisciplinaires, comme une sorte de métissage patrimonial.
Comment se présente cette édition ?
Au total, il y aura 200 exposants dont 140 libraires de livres anciens et marchands d’autographes, une dizaine de galeries d’estampes et 50 experts marchands en objets d’art et de collection. En plus des évènements évoqués plus haut, nous proposons des visites guidées et il y aura également des concerts… pour attirer le public ! Dans la thématique des relations franco-américaines, on peut découvrir sur le salon une affiche d’Adolphe Mouron-Cassandre pour le Paquebot Normandie, des lettres autographes d’Hemingway, des documents autographes de Tocqueville concernant son ouvrage De la Démocratie en Amérique, des lettres de Bartholdi concernant la statue de la Liberté… Cette année, nous accueillons des libraires russes. Ils proposent des livres pour enfants de l’avant-garde soviétique. Quant au libraire londonien, Sims Reed, il montre de grands livres modernes illustrés Miro ou Chagall. Il y a tous types de livres qui intéressent les gens dans leur quotidien : sur la gastronomie, sur l’érotisme…
Quels prix peut-on rencontrer sur les différents stands ?
Les prix vont d’une centaine d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous avons aussi un stand « Découverte du livre ancien », un stand collectif des libraires du syndicat où tous les livres sont à moins de 150 euros. Le but de ce stand est de former de nouvelles générations de bibliophiles en présentant des livres « bon marché ».
Cette manifestation est organisée sans aucune subvention. Or, le budget est conséquent : 1,2 million d’euros. Pour réussir ce tour de force, nous n’avons qu’une seule source de revenu : la location des stands à nos exposants (entre 5 000 et 24 000 euros). Nous ne bénéficions d’aucune aide. Dans un contexte difficile, c’est tendu !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Entretien avec Henri Vignes, organisateur du Salon International du Livre Rare et de l’Objet d’Art
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Du 7 au 9 avril au Grand Palais
www.salondulivrerare.paris
www.salon-expertscnes.fr
Légendes Photos :
Henri Vignes - Photo CNES
Le stand de Palau Antiguitats (Barcelone) au SLAM 2017 © photo Ludosane pour LeJournaldesArts.fr