ZURICH – NEW YORK [21.03.17] - Le magazine d’art fondé en 1984 sortira son 100e et dernier numéro cet été. La fin d’une ambitieuse aventure éditoriale qui aura duré 33 ans. En cause, la concurrence des contenus gratuits et des usages de lecture en ligne qui mettent à mal son modèle économique.
Avec l’arrêt de sa version papier, c’est un titre de référence pour le monde de l’art qui disparaît. Rob Storr, ancien curator au MoMA, l’a qualifié de « publication sur l’art la plus stylée et sérieuse des dernières décennies. » Connu pour ses critiques pointues bilingues, publié à la fois en anglais et allemand, Parkett a été fondé par Bice Curiger, qui fut commissaire de la Biennale de Venise en 2011, Jacqueline Burckhardt, Walter Keller et Peter Blum.
Chaque numéro était accompagné d’une édition spéciale créée par les artistes dont il est question dans les pages, incluant peinture, photographie, impressions, vidéos… Récemment, Ed Atkins, Camille Henrot ou encore Hito Steyerl. Les œuvres commissionnées ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition au MoMA à New York en 2001 : « Collaborations with Parkett : 1984 to Now ». C’est dire le rôle joué durant trois décennies par la revue au titre brodé, qui a compté parmi ses contributeurs des noms légendaires, Robert Gober ou Mike Kelley.
Initialement conçue comme un pont entre l’Europe et New York, Parkett a, entre autres, contribué à mieux faire connaître Brice Marden en Europe. Les numéros monographiques, au début, présentaient un artiste en profondeur : Enzo Cucchi pour le premier, puis Sigmar Polke, Jannis Kounellis, Bruce Nauman, Andy Warhol, Rebecca Horn, Edward Rusha… Au point d’être devenus aujourd’hui pour certains des collectors – celui consacré à Gerhard Richter, par exemple.
Au fil des ans, la maquette et les formats des articles et essais ont peu évolué. Le contenu, lui, s’est élargi à d’autres horizons. Mondialisation oblige, le magazine s’est ouvert aux artistes chinois, japonais, africains, sud-américains…
A l’occasion de la parution du double numéro 100, qui reviendra sur « les énergies, les objectifs et les idées » qui ont inspiré la création et le développement de la publication, des tables rondes seront organisées à Berlin et New York sur le futur de la critique d’art, explorant les possibilités offertes en ligne, les formes émergentes. Une manière de réfléchir aux moyens de continuer à l’ère numérique ? Les archives, quant à elles, seront mises en ligne, soit 1 500 articles.
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La revue Parkett tourne la page
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