Révoqué de ses fonctions de président du SNA en juin 2014, le marchand d’art chinois a vu ses nouvelles demandes formulées contre sa révocation et la nomination d’un président par intérim rejetées par le TGI de Paris le 17 février 2015. Retour sur les circonstances de son éviction.
La journée du 30 juin 2014 ne cesse de hanter le vénérable Syndicat national des antiquaires (SNA), fondé en 1956 et réunissant plus de 350 adhérents. A quelques semaines de la Biennale des Antiquaires, une réunion du bureau est l’occasion pour certains de reprocher à Christian Deydier, alors président du SNA depuis 2002 presque sans discontinuité, d’avoir pris des décisions qui auraient dû être soumises aux quatre autres membres de cet organe du Syndicat.
Le même jour, le conseil d’administration se réunit selon un ordre du jour prédéfini. Mais coup de théâtre, à peine le premier point est-il examiné, que la discussion entre les membres présents bascule sur une lettre adressée à Maximin Berko, jugée pour nombre de membres comme litigieuse. Cette lettre du 22 avril 2014, rédigée de la seule main de Christian Deydier, désigne le galeriste spécialisé en art chinois et solidement établi dans l’Empire du Milieu, comme « seul représentant officiel du SNA, et de la Biennale des Antiquaires de Paris, afin d’organiser la Biennale des Antiquaires à Shangaï ». Véritable blanc-seing, la désignation s’accompagne de pouvoirs exorbitants, notamment celui d’engager financièrement le SNA et ce sans en référer au conseil d’administration et sans en obtenir préalablement l’accord.
La rupture est consommée entre le président et la majorité des membres du conseil d’administration, qui après un vote à bulletin secret approuve par 10 voix contre 5 la révocation de Christian Deydier.
Dans la foulée, Jean-Gabriel Peyre est élu, le 2 juillet 2014, en qualité de président par intérim, après s’être présenté seul aux suffrages. Le lendemain, Christian Deydier assigne en référé personnellement les quatorze autres membres du conseil ayant pris part aux votes, en vue de voir la décision du 30 juin annulée, avant d’être débouté une première fois le 15 juillet.
Le 11 août 2014, Christian Deydier, modifiant sa stratégie, assigne cette fois-ci le Syndicat pour tenter de voir annulées les décisions du 30 juin et du 2 juillet. Et à titre subsidiaire, la condamnation du SNA à 250 000 euros de dommages et intérêts. En vain cependant.
Concernant la première décision, le Tribunal de grande instance retient que la révocation d’un dirigeant sans inscription préalable à l’ordre du jour est valide, les conditions de la désignation de Maximin Berko constituant un « élément suffisamment grave de nature à permettre la révocation ». Par ailleurs, le président déchu avait eu l’opportunité de préparer sa défense entre la réunion du bureau et celle du conseil d’administration.
Quant à la décision ayant nommé Jean-Gabriel Peyre, tant la convocation de l’Assemblée générale que la décision elle-même sont déclarées valables. La demande en dommages et intérêts du fait des circonstances prétendument abusives de la révocation tombe. Le tribunal ajoutant même que le communiqué de presse envoyé par le SNA le soir de la révocation de Christian Deydier « n’avait rien de désobligeant » à son égard. Débouté de l’ensemble de ses demandes, l’ancien président est condamné à verser au Syndicat 4 000 euros au titre des frais de justice.
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Christian Deydier à nouveau débouté de ses demandes contre le SNA
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Abonnez-vous dès 1 €Christian Deydier et Karl Lagerfeld entourés de la Garde Républicaine lors de la Biennale des antiquaires en 2012 © Photo SNA