Un ancien de la Factory de Warhol en tournée à Paris

A l’occasion du cinquantième anniversaire de la Factory, Caroline Smulders, agent d’artiste, organise une semaine Malanga à Paris. Ce sont à la fois le club privé Silencio, la foire Fotofever, le cinéma Mk2 Grand Palais ainsi que la Maison Européenne de la Photographie qui accueilleront l’un des derniers acteurs de l’atelier de Warhol.

Né à New York en 1943, Gerard Malanga est un artiste, poète, photographe et réalisateur. C’est à 20 ans, en juin 1963, qu’il rejoint Andy Warhol, d’abord pendant une courte période puis à temps plein et pour sept ans. La vie de Gerard Malanga est donc étroitement liée au destin de la Factory, cet atelier d’artistes hors-norme créé par Andy Warhol en janvier 1964 dans un loft de la 47e rue à New York. Andy Warhol pense le lieu comme une œuvre d’art totale, sans aucune restriction. A la fois atelier, studio de tournage et lieu de rencontre, la Silver Factory – de la couleur argentée des murs – représentait un fol environnement créatif de fêtes et de débauche autour duquel gravitait toute une communauté attachée à la personnalité de Warhol. Il y dirigeait d’autres artistes, créait avec eux, sans toutefois que leur notoriété artistique individuelle ne réussisse à prendre le pas sur l’incroyable élan collectif. La vie y semblait facile, ludique et libre de toute entrave, l’élite new-yorkaise comme Bob Dylan ou William Burroughs côtoyait les compagnons de fortune de Warhol souvent issus des classes défavorisées, ces mêmes personnes dont la seule fréquentation de la Factory suffisait à les élever au rang de personnalité. Ainsi Edie Sedgwick, Ultra Violet, Billy Name ou Gerard Malanga entrent dans le cercle des intimes de Warhol.

Auprès de Warhol, Malanga collabore à de nombreux projets. Il joue, entre autres, dans Kiss (1963), Couch (1964), Vinyl (1965), et Chelsea Girls (1966), collabore à 500 Screen tests, des clips de trois minutes, chorégraphie la musique des Velvet Underground pour la présentation multimédia The Exploding Plastic Inevitable en 1966 et fonde avec Warhol le magazine Interview en 1969. Ce n’est qu’en 1970 que Malanga quitte la Factory pour développer son propre travail de photographe.

C’est en partie pour présenter ce travail qu’il se rend à Paris en novembre. Alors que certaines de ses œuvres ont été présentées dans l’exposition « Les années pop » au Centre Pompidou en 2001, en 2003 ses clichés recouvraient un mur entier pour l’exposition « Super Warhol » à Monaco. A l’occasion d’Art Genève en 2014, son travail fait l’objet d’une exposition ainsi que d’une publication. Cette semaine parisienne sera l’occasion de découvrir sa poésie au Silencio, ses courts métrages au cinéma Mk2 du Grand Palais, ses photos à Fotofever et de le rencontrer à la Maison Européenne de la Photographie.