Un musée à Karlsruhe identifie six œuvres spoliées dans ses collections

Le Badische Landesmuseum Karlsruhe, dans le Land de Bade-Wurtemberg, montre l’exemple en recherchant lui-même la présence d’œuvres spoliées dans ses collections, permettant ainsi à l’élucidation de la provenance de sept œuvres saisies sous le régime national-socialiste. Le musée a en effet annoncé le 23 octobre 2014 avoir identifié six tableaux et une sculpture de style gothique tardif issus d’une collection privée de Mannheim et conservés dans les réserves du musée depuis soixante-dix ans.

La chercheuse Katharina Siefert, qui a enquêté sur ces œuvres, avait découvert que celles-ci avaient été saisies lors du déménagement d’une famille juive, cheminant d’Amsterdam vers Mannheim. L’identité des propriétaires n’a pas encore été clarifiée, mais les œuvres sont maintenant répertoriées sur la base de données Lostart sous le nom « Objets issus du déménagement de citoyens juifs de Mannheim », dans le but de faire avancer l’enquête.

Ce qui a permis cette découverte, est un document conservé au musée que Seifert a retrouvé, et qui dressait une liste d’objets de propriété « non-aryenne ». Sur une quittance datée de 1943, le directeur du musée de la Karlsruher Kunsthalle de l’époque, Kurt Martin, confirmait la réception de ces œuvres « issues de propriété juive ».

Au cours des trois dernières années, le Land de Berlin effectue des recherches qui ont pu, en juillet 2014, clarifier la provenance de 85 % des œuvres de sa collection de modernes classiques. L’affaire Gurlitt a, depuis son éclatement fin 2013, entraîné une prise de conscience des musées et collectionneurs et incité certains d’entre eux, comme le Badische Landesmuseum Karlsruhe, à examiner la provenance de leurs œuvres.