Donation

853 œuvres données par le galeriste niçois Jean Ferrero à la Ville de Nice

Par Amélie Du Fretay · lejournaldesarts.fr

Le 26 décembre 2013 - 495 mots

NICE [26.12.13] - Le galeriste Jean Ferrero a fait don à la ville de Nice d'une vaste collection d'œuvres d'artistes appartenant à l'Ecole de Nice. Elles seront prochainement exposées au public au cœur de la vieille ville.

Jean Ferrero, galeriste niçois, a choisi logiquement sa ville comme bénéficiaire de sa collection d'œuvres d'artistes de l'Ecole de Nice, comprenant des productions de Ben, d'Arman, ou de César. Le conseil municipal vient d'approuver lundi 23 décembre 2013, à l'unanimité, la donation de 853 œuvres de la collection de cet amateur d'art, estimée à quelques 2,5 millions d'euros par un expert parisien, à 4 ou 5 millions d'euros selon l'intéressé.

Parmi elles, on compte 48 œuvres d'Arman, 37 de César et 33 de Ben. Y figure, par exemple, l'Estafette de Ben, véhicule-musée dans lequel l'artiste a exploré la ville dans les années 1970-1980.

Le généreux donateur, âgé de 83 ans, avait exprimé son souhait de voir ses œuvres exposées dans un lieu dédié par la ville de Nice, sans qu'elles ne puissent être aliénées, ni démantelées. La ville devrait respecter cet engagement, puisqu'elle a d'ores et déjà prévu de mettre à la disposition du public cette collection en l'exposant dans l'ex-Forum de l'Urbanisme de Nice, au cœur de la vieille ville.

Cette nouvelle ne peut que réjouir l'édile, Christian Estrosi, qui a souhaité rendre hommage à Jean Ferrero, « acteur important de la vie artistique niçoise des cinquante dernières années. » Cette collection devrait en outre enrichir de manière conséquente le fonds dédié à l'Ecole de Nice, et sa connaissance, constituant « un intérêt historique certain », justifiant l'accueil à bras ouverts de la ville.

Le Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain (MAMAC) de Nice avait déjà suivi depuis 2001 une politique muséographique visant à réunir les œuvres d'artistes dans la mouvance de l'Ecole de Nice. Un ensemble d'œuvres y est présenté provenant des collections permanentes, des acquisitions récentes, des nouveaux dépôts, dont la connaissance est enrichie par un espace documentaire.

C'est dans les années 1960 que la région niçoise voit éclore de nouveaux courants artistiques dans un climat d'effervescence et d'émulation. Cet élan artistique commence avec les Nouveaux Réalistes, puis avec le mouvement Fluxus qui s'ancre à Nice dès 1963, pour s'épanouir avec Supports/Surfaces et le Groupe 70 à son apogée dans les années 1970. C'est davantage une communauté d'esprit qu'un groupe homogène et uniforme, si bien que l'expression, « Ecole de Nice », a été pour la première fois utilisée en 1960 sous la forme interrogative dans le journal Combat.

Sacha Sosno, membre de l'Ecole de Nice, récemment décédé, était le premier à utiliser cette appellation, notamment au moment du festival des Nouveaux Réalistes, et affirmait à cette occasion dans Combat : « C'est la section niçoise du Nouveau Réalisme, elle n'a pas de murs, si ce n'est pour présenter les travaux. C'est un raccourci pour les besoins de vulgarisation et de commercialisation. (…) Comme l'oblitération, c'est à vous de reconstituer la partie manquante ! »

Légende photo

Façade MAMAC, Nice Own work - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0

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