Une fête du graphisme à Paris en 2014

C’est lors de la conférence de presse du 6 novembre 2013 à la Bibliothèque nationale de France qu’a été présentée une nouvelle manifestation culturelle qui devrait faire date : la Fête du Graphisme, organisée par l’agence Artevia. Elle aura lieu du 8 janvier au 18 février 2014 à Paris, et affiche la volonté de « réinitialiser le graphisme dans nos sociétés ».

Les commissaires évoquent l’omniprésence du graphisme dans notre quotidien, du journal à l’emballage en passant par les génériques de films ou la signalétique. Pierre Grand, Directeur général d’Artevia, rappelle ainsi que ce constat induit des enjeux qui n’ont jamais été jusqu’à présent, en France, valorisés à l’échelle du grand public. La Fête du Graphisme entend s’imposer comme un moment fédérateur. Contrairement aux festivals qui existent déjà en France, elle ne veut pas simplement promouvoir les meilleures réalisations françaises, mais ambitionne de devenir une plateforme de communication entre les professionnels de la création graphique française et internationale, ainsi qu’entre eux et le public qui n’est guère au fait de ces métiers.

Elle vient à point nommé après le « coup de gueule » porté par les graphistes français en juillet 2013 qui dénonçait des mauvaises conditions de travail en France, une absence de considération de leur métier, et une créativité gangrénée par le poids du marketing et des nécessités commerciales.

Ces problèmes seront évoqués les 30 et 31 janvier lors de deux journées de rencontres professionnelles à l’auditorium de la BnF.

Plusieurs institutions parisiennes proposeront des expositions : parmi elles, les Docks – Cité de la mode et du design accueillera « Paris invite le monde », une sélection de plus de 300 affiches réalisées par 106 graphistes représentatifs des cinq continents, destinée à valoriser la diversité des univers et des langages graphiques. L’exposition « Gig Posters. 150 affiches underground américaines contemporaines » présentera d’autres affiches, cette fois issues de la sous-culture musicale américaine, réalisées par de jeunes artistes souvent amateurs. « La Saga graphique d’une marque » sera, quant à elle, l’occasion d’analyser l’histoire de la représentation visuelle d’un grand groupe. Si l’heureux élu n’a pas encore été choisi, Stéphane Tanguy, coordinatrice générale de la Fête, a indiqué au Journal des Arts que « France Télévision est particulièrement investie dans ce projet ». Enfin, les Docks - Cité de la mode et du design partagera avec la Gaîté Lyrique une autre exposition en coproduction avec le Centre du graphisme d’Echirolles, intitulée « Nouvelles vagues. Un tour de France des jeunes designers graphiques ». Son but est de donner plus de visibilité aux nouveaux créateurs français à travers une sélection de 46 projets imprimés exposés à la Cité de la mode et du design, et 29 projets numériques diffusés à la Gaîté Lyrique.

La Fête du Graphisme sera aussi l’occasion de rendre deux hommages : le premier prendra la forme d’un documentaire qui retracera l’existence de la Galerie Anatome, fermée en 2012, qui constituait le seul lieu en Europe de présentation permanente de la création graphique. Le second sera rendu par le cinéma MK2 Bibliothèque aux créateurs des génériques de films et de séries télévisés grâce à la diffusion des meilleurs d’entre eux durant « La Nuit du générique ». La participation de grands noms du métier a été annoncée, dont celle de Juan Gatti, réalisateur des génériques des films de Pedro Almodóvar.

Enfin, les rues de Paris seront de la fête : en collaboration avec l’affichiste JCDecaux, 40 affiches réalisées spécialement pour l’événement par des graphistes du monde entier sur le thème de « Célébrer Paris » seront exposées sur les Champs-Elysées et dans les quartiers emblématiques de la capitale.