À Londres, bons résultats pour l’art contemporain et les artistes français

L’art contemporain est bel et bien dans une dynamique très forte. Après les records de New York en mai et les résultats solides de Paris, c’est au tour de Londres de présenter de bons scores avec un résultat global des deux auctioneers de 170,8 millions d’euros, encore loin pourtant des exceptionnels chiffres de l’an passé, qui avaient atteint 252,6 millions d’euros. « Le marché est haut pour l’art contemporain : encouragé par la présence de nouveaux acheteurs et la mondialisation du marché, ce segment est désormais considéré comme un investissement plus viable » analyse Francis Outred, responsable de l’art contemporain pour l’Europe chez Christie’s.

Côté enchérisseurs, Sotheby’s signale 38 nationalités présentes alors que Francis Outred indique pour Christie’s « une forte internationalisation des acheteurs, et une importante augmentation des acheteurs asiatiques ». Cette donnée également confirmée par les antennes londoniennes des deux auctioneers lors des ventes d’art impressionniste et moderne fin juin intervient alors même que le conseil des ventes note un recul de 22 % du marché intérieur chinois pour 2012.

Christie’s qui ouvrait la marche le 25 juin totalise 82,5 millions d’euros et 80 % de taux de vente, des résultats flirtant avec l’estimation haute mais largement inférieurs à l’an passé. Star de la saison, une toile de Jean Michel Basquiat de 1982 – même excellente année que le record du monde – a trouvé preneur à 22 millions d’euros frais compris, au-delà de son estimation. Convoitée par six enchérisseurs, Jetty de Peter Doig réalise le bon score de 8,6 millions d’euros, également au-dessus de son estimation, et proche des 8,8 millions d’euros du record mondial.

Notons les bons résultats de Nicolas de Staël et Yves Klein pour Marseille et SE 181 : le premier a presque doublé son estimation basse et le second triplé la sienne. « Il y a un intérêt croissant pour les artistes français d’après-guerre » confirme Francis Outred. L’ensemble d’Eduardo Chillida s’est bien vendu et l’une des toiles a établi un nouveau record.

Le 26 juin, Sotheby’s devançait sa rivale avec un chiffre d’affaire de 89,3 millions d’euros, au milieu de son estimation, et 77,9% de taux de vente. Francis Bacon, figure phare de la vente offre des résultats contrastés : alors que le portrait triptyque de sa muse Isabel Rawsthorne, remporté 13,3 millions d’euros, n’a pu dépasser son estimation basse, Head III, qui avait fait partie de la première exposition du peintre à la galerie Hanover, a attiré les enchérisseurs en étant vendu 12,3 millions d’euros, près du double de son estimation basse. Une toile de Soulages a battu un nouveau record du monde, avec un prix de vente de 5,1 millions d’euros, faisant de son auteur l’artiste français vivant le plus cher sous le marteau.

La série de photos monumentales d’Andreas Gursky représentant les bourses mondiales a bien été accueillie, et celle de Chicago a triplé son estimation basse, atteignant 2,5 millions d’euros.