ALEP / SYRIE
ALEP (SYRIE) [29.08.12] – Le patrimoine historique de la vieille ville d’Alep est en danger à cause de violents combats opposant l’armée syrienne et les insurgés. Un minaret de la mosquée Al-Mahmandar a été touché par un obus, lancé par les soldats du régime.
La ville d’Alep est le témoin de violents conflits entre le régime syrien et l’Armée syrienne libre (ASL) depuis le 20 juillet dernier. Les combats ont lieu dans la vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1956. Les rebelles ont encerclé la citadelle, forteresse médiévale du Xe siècle, détenue par les soldats loyalistes. Du site en pierre qui domine la ville, l’armée bombarde les vieux quartiers d’Alep où sont présents les insurgés. Vendredi 24 août, un obus des troupes du régime a endommagé la base d’un des minarets de la mosquée Al-Mahmandar, dans le quartier de Bab al-Nasser, édifice vieux de sept siècles.
Depuis le début de l’offensive, les dommages causés à la vieille ville d’Alep sont principalement perpétrées par les troupes de l’armée régulière. Militairement plus puissante, elle contrôle la zone depuis la grande citadelle, et bombarde des quartiers entiers pour repousser les rebelles. « Le régime est tout à fait capable de raser une partie de la ville » a déclaré l’anthropologue et chercheur Thierry Boissière, auteur de nombreux ouvrages et publications sur la Syrie. Même si les rebelles veulent protéger leur patrimoine et histoire, ce n’est pas une priorité « dans un contexte où prime avant tout la chute du régime » a-t-il précisé à l’AFP.
Le 10 août dernier, l’entrée fortifiée de la citadelle a été touchée par un obus de mortier, tiré par l’armée syrienne, détruisant une plaque en marbre. « Ville millénaire d’art et d’histoire, Alep est en péril, son patrimoine culturel de valeur universelle est menacé » a déclaré Sok An, Président du Comité du patrimoine mondial, le jour de l’événement.
Irina Bokova avait déjà lancé un appel à la protection du patrimoine le 26 juillet dans un communiqué, alertant « l’Organisation mondiale des douanes, INTERPOL ainsi que les pays voisins de la Syrie sur les menaces de trafic illicite d’objets culturels syriens ». Le lendemain, c’est l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) qui lançait une alerte pour sauver le patrimoine syrien, face à l’imminence d’un conflit majeur dans la ville. Rappelant la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le Conseil appelait « les parties impliquées dans ce conflit à respecter et à protéger le patrimoine culturel d'Alep ».
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Alep, un patrimoine mondial menacé
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Abonnez-vous dès 1 €Alep - © Photo Preacher lad - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0