LIBYE [30.08.12] - Alerté par la révélation de profanations de plusieurs sites soufis par des radicaux islamistes, l’UNESCO appelle à l’arrêt immédiat des destructions et propose une aide à la protection des sites.
C’est avec une pelleteuse que des intégristes salafistes se sont attaqués au mausolée d’Al-Chaab Al-Dahmani, près de Tripoli. La veille, les radicaux islamistes avaient déjà détruit un autre mausolée à Misrata, et fait exploser à Zliten, le plus grand mausolée du pays, dernière demeure du cheik Abdessalem Al-Asmar, grand théologien soufi du XVIe siècle.
Ces mausolées abritaient tous les dépouilles d’anciens chefs spirituels du soufisme, et à ce titre, étaient devenus un lieu de pèlerinage et de recueillement important pour les soufistes. C’est précisément ce culte des saints qui semble être à l’origine de la réaction des radicaux, pour qui vénérer la mémoire des saints musulmans contrevient au précepte d’unicité de dieu, principe fondateur de la religion islamique.
Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, a fait part de ses préoccupations dans un communiqué, appelant les auteurs des profanations à l’arrêt immédiat des destructions de site soufis. « La destruction de lieux d’importance religieuse et culturelle ne peut-être tolérée » a-t-elle ajouté.
Madame Bokova s’est également adressée aux autorités libyennes, les appelant à « prendre leurs responsabilités pour la protection du patrimoine culturel et les sites d’importance religieuse, dans l’intérêt des générations futures ». L’UNESCO, par la voix de sa directrice a indiqué qu’elle était prête à fournir son assistance aux autorités libyennes pour la protection et la réhabilitation des sites.
Ces profanations rappellent bien sûr les destructions récentes de mausolées de Tombouctou au Mali. Selon les propos du spécialiste de l’Islam Olivier Roy, rapportés par Le Monde, « c’est exactement la même école de pensée qui est à l’œuvre [au Mali et en Libye]. L’islam traditionnel, implanté depuis des siècles est d’un coup vivement critiqué et directement visé par des éléments radicaux venus de l’extérieur ».
Le gouvernement libyen a clairement condamné les agissements des extrémistes et la destruction de son patrimoine. Le ministre de l’Intérieur libyen Fawzi Abdelali a cependant déclaré ne pas vouloir entrer en confrontation avec des intégristes nombreux et bien armés, rappelant que l’armée régulière libyenne manque encore de matériel.
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Destruction de mausolées en Libye : l’UNESCO tire la sonnette d’alarme
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Abonnez-vous dès 1 €Mosquée à Tripoli - © Photo Abdul-Jawad Elhusuni - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0