NEW YORK (ETATS-UNIS) [21.06.12] – Le New York Times revient sur les problèmes d’authentification des œuvres, et les procès du monde de l’art qui réduisent de plus en plus au silence les conservateurs et les experts.
Dans un entretien donné au New York Times, John Elderfield, ancien conservateur en chef du département de peinture et sculptures du Modern Museum of Art de New York et historien de l’art de renom, relance le débat sur l’authentification des œuvres d’art. Il pointe les prix démesurés sur le marché de l’art, qui encouragent de nombreuses poursuites judiciaires à l’encontre des experts qui contestent l’authentification de certaines œuvres. Il a lui-même refusé d’authentifier l’œuvre d’un collectionneur attribuée à Matisse, par peur de poursuites.
Il cite ainsi le cas de la Fondation Warhol qui a fermé ses portes au début de l’année. La fondation avait dépensé plus de 7 millions de dollars en frais de justice à la suite d’un procès où on lui faisait grief de contrôler l’authentification des œuvres de l’artiste. La Fondation Pollock-Krasner avait également dissout son comité en 1995. Le New York Times précise que le directeur exécutif de la Fondation Roy Lichtenstein, Jack Cowart, avait acheté, en 2005 pour 5 millions de dollars, une assurance en observant des poursuites infligées à d’autres organismes.
Dans l’affaire des plâtres de Degas, découverts en 2010 à Athènes, qui remettraient en cause l’authenticité de 74 bronzes de l’artiste, les experts hésitent à se prononcer. Le séminaire "Posthumous Bronzes in Law and Art History" au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg les 25 et 26 mai dernier a été boycotté par les experts invités pour discuter des bronzes de Degas.
Enfin, Patricia Cohen du New York Times remarque que les catalogues raisonnés portent la marque de ces inquiétudes. Les fondations Lichtenstein et Alexander Calder ainsi que le Musée Noguchi ont mis en ligne les catalogues raisonnés de leurs artistes et certaines des œuvres sont catégorisées "work in progress". Cette appellation leur permet, selon la responsable de projet du Musée Noguchi, Shaina D. Larrivee, de présenter des œuvres sans garantir aux visiteurs ou aux collectionneurs leur authenticité et se préserver ainsi de possibles poursuites.
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Les experts hésitent de plus en plus à se prononcer sur les authentifications par peur de poursuites judiciaires
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