LONDRES (U.K.) [24.10.08] – La presse française et internationale estime que la 6e édition de la Frieze Art Fair qui a fermé ses portes le 19 octobre, a su mieux résister que prévu au climat économique actuel.
Pour la presse française, cette 6ème édition de la Frieze Art Fair a été un relatif succès, au moins au plan qualitatif. « Sans doute la meilleure depuis sa création en 2003 », écrit Harry Bellet pour Le Monde. Valérie Duponchelle, du Figaro, décrit l’atmosphère régnant sur la Frieze 2008 comme « plus agréable que d’habitude ». L’événement est « une affaire qui tourne » pour Bernard Géniès du Nouvel Observateur, « où se retrouvent comme chaque année les habitués de cette foire où il faut voir et […] être vu ».
C’est sur les différences entre cette édition de la Frieze avec les précédentes que se concentrent les confrères anglophones. Roberta Smith, du New York Times, raconte que les oeuvres se vendent toujours à la Frieze, « mais sans comparaison avec les années précédentes » . La peur du ralentissement économique et des ses répercussions sur le marché de l’art a transformé la clientèle et ses modes de consommation. Le sentiment « que de nombreux collectionneurs ne font que regarder, et pas acheter », est très répandu. Katya Kazakina et Scott Reyburn notent, pour Bloomberg, que les collectionneurs sont moins pressés de dépenser des fortunes, et que les visiteurs « achètent, mais prennent leur temps au lieu de se précipiter » . Certains vendeurs ont même « baissé leurs prix » . Mais si tout le monde semble modifier un peu ses habitudes, vendeurs et acheteurs sont au rendez-vous.
Les français n’en pensent pas moins. Pour Harry Bellet également, il y a du nouveau à cette 6ème édition de la Frieze. Et s’il titre « Le marché de l’art contemporain défie la crise financière », il remarque néanmoins que « les collectionneurs font désormais des choix de gourmets au lieu de se goinfrer ». Valérie Duponchelle précise que l’évolution de la clientèle « a laissé la place à un public plus classique, plus « cool », plus vieux aussi », au détriment des « traders de la City qui faisaient leur shopping sans mollir grâce à leurs bonus souvent ahurissants » . Ces changements apaisent les rapports humains au sein de la Frieze grâce à un « retour aux bonnes manières » .
Globalement, tous s’accordent pour dire que la Frieze Art Fair 2008 a échappé au sort qu’on lui avait réservé, celui de succomber à la crise financière. Seule Carole Cadwalladr, de The Guardian, écrit : « ça sentait le début de la fin » et souligne que, si tout le monde prétendait l’ignorer, la récession planait au-dessus de la Frieze comme une menace présente à l’esprit de tous. Pour les autres, conscients néanmoins que cette 6ème édition n’est pas comme les précédentes, elle reste un relatif succès, que nos confrères français ont en partie accordé au « ménage » fait au sein de la clientèle et des vendeurs par cette récession qui inquiète tant.
Sources : Le Monde, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Bloomberg, The New York Times, The Guardian.
Légende Photo : 'Dancing Skeletons' (2008) - Liz Craft - Galerie Painter - Fieze Art Fair - © LudoSane
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Pour la presse, Frieze s’en sort mieux que prévu
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