Pékin et Shanghai privés des portraits de Mao signés Warhol

C’est avec amertume qu’a réagi le Andy Warhol Museum de Pittsburgh (Pennsylvanie) à l’annonce des organisateurs chinois d’une rétrospective consacrée au 25e anniversaire de la mort de l’artiste du retrait des portraits du père de la Révolution culturelle réalisés en 1972 et 1973. « Nous avions espéré inclure nos peintures de Mao dans l’exposition afin de montrer le vif intérêt de Warhol pour la culture chinoise » ont-ils déploré dans un communiqué. Car si les toiles dévoilées depuis dimanche au Hong Kong Museum of Art, le resteront jusqu’au 31 mars 2013, en revanche, elles ne seront exposées ni à Pékin, ni Shanghai.

L’exposition « Andy Warhol : 15 Minutes Eternal » - rassemblant près de 370 pièces provenant de la collection du Andy Warhol Museum de Pittsburgh, rendant compte de la florissante carrière du Pape du pop art - vise ainsi à faire la lumière sur le rapport commercial et esthétique à l’art entre les années 1950 et 1980.

En 1972, après s’être surtout consacré au cinéma plusieurs années durant, Warhol - revenant à la peinture - se consacre à une série consacrée à Mao. L’idée de travailler sur une personnalité mondialement reconnue, lui avait été soufflée par le marchand d’art suisse Bruno Bischofberger. S’il songe d’abord à Einstein, la visite de Nixon à Pékin cette même année - plaçant le dirigeant chinois sous le feu des projecteurs - lui fait finalement opter pour ce dernier.

Jouant du culte de la personnalité dédié au dirigeant chinois, Warhol s’amuse à décliner le visage en peintures, dessins, lithographies et papiers peints, qu’il révèle tour à tour sur fond bleu clair, mauve ou bleu roi, faisant aussi alterner les couleurs de sa veste. Warhol poursuivra dans la même veine avec Lénine.