« Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai… » C’est un poème que tous les écoliers de France ont appris par cœur.
Quelques strophes indissociables de la légende hugolienne. Difficile, face au cadre idyllique de Villequier (770 habitants), d’imaginer que ce site a été le dramatique point de départ de ce poème funèbre. C’est en effet ici que Léopoldine, la fille de Victor Hugo, s’est noyée, scellant pour toujours le lien entre l’immense écrivain et le village normand. Son petit cimetière, qui abrite les tombes néogothiques de ses filles et de son épouse Adèle, est devenu un lieu de pèlerinage hugolien. Mais la commune attire aussi les amoureux de l’écrivain avec son joli musée consacré à ce géant. Cette maison bourgeoise du XIXe siècle a conservé du mobilier, des œuvres et des objets d’art évocateurs des habitudes de la famille. À partir du 18 mai, l’établissement présente de nombreux dessins, des manuscrits et des documents sur son célèbre roman Les Travailleurs de la mer.
Mais l’établissement n’est pas le seul atout de cet attachant village de pêcheurs ; Villequier compte en effet un riche patrimoine pour une cité de moins de 800 habitants. On dénombre ainsi cinq châteaux et plusieurs manoirs mais également deux églises : Saint-Pierre de Bébec et Saint-Martin. La première, nichée au cœur des prairies et des pommiers, renferme d’étonnants graffitis marins. Tandis que la seconde est protégée au titre des Monuments historiques en raison de sa large nef gothique, de son beau clocher surplombant la Seine mais aussi d’un exceptionnel ensemble de vitraux de la Renaissance dont une célèbre verrière représentant un combat naval. Le destin du village est étroitement lié au monde maritime, comme le rappelle également l’émouvante chapelle de Barre-y-Va, ex-voto élevé au Moyen Âge par des pêcheurs en remerciement d’un sauvetage miraculeux. Composé de plusieurs hameaux, le village épouse les méandres du fleuve faisant se côtoyer petites maisons de pêcheurs et belles demeures arborant de luxuriants jardins. Cette diversité architecturale et son cadre naturel préservé procurent à la commune un cachet authentique. Pour apprécier toute sa beauté et son calme, on peut longer les boucles de Seine à pied ou à vélo. Mais aussi découvrir la diversité des panoramas en randonnant sur le plateau et à travers le bocage. Le bois de Villequier, Espace naturel sensible, offre également de beaux points de vue, et renferme des espèces végétales et animales rares.
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À Villequier, un pèlerinage hugolien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : À Villequier, un pèlerinage hugolien