NEW YORK / ETATS-UNIS
Le mois dernier, un incendie a détruit le bâtiment qui abritait les collections du Museum of Chinese in America.
Près d’un mois après le terrible incendie qui a ravagé une ancienne école de Chinatown dans laquelle était conservée une partie de la collection du Museum of Chinese in America (MOCA), les responsables du musée ont annoncé qu’une partie des objets avait été sauvée. La collection, composée de 85 000 artéfacts (livres, magazines, lettres, photographies, disques, menus de restaurants, cartouches de cigarettes, vieux journaux, bobines de films, encore documents d’immigration, passeports…) est l’un des uniques témoignages de la culture sino-américaine.
Suite à l’incident, survenu le soir du 23 janvier, aucun membre du personnel n’était autorisé à pénétrer dans les lieux pendant au moins trois semaines pour des raisons de sécurité. Les responsables du musée craignaient que la plupart des pièces, fort probablement imprégnées d’eau, soient endommagées de manière irrémédiable.
Un tiers de la collection a finalement pu être récupéré, mais le reste est encore inaccessible. Parmi les pièces qui ont été sauvées, on relève des copies originales du Chinese American Times, le premier journal chinois publié en anglais aux Etats-Unis, et une machine à écrire chinoise, considérée comme la plus ancienne de son genre en Occident.
Les artéfacts en question ont été déplacés par camion dans l’espace principal du musée à Centre Street, non loin de l’ancienne école. Certains objets, tels que des peintures et des sculptures créées par des immigrants chinois incarcérés, ont dû être transportés à la main. « Sans même que nous le demandions, nous avons reçu l’aide de 200 bénévoles et de dizaines de restaurateurs », a racontent le conservateur Herb Tam à NBC News.
Le MOCA devra maintenant trouver un espace pour sécher, trier et entreposer les objets qui peuvent être restaurés, ce qui risque de lui coûter cher. L’institution a reçu des dons du Museum of Food and Drink à Brooklyn et de la Deutsche Bank, et prévoit également de demander une subvention d’urgence au National Endowment for the Humanities (NEH). Néanmoins, elle craint que l’intérêt du public à l’égard de la collecte de fonds diminue bientôt.
L’exposition actuelle du MOCA intitulée « Gathering : Collecting and Documenting Chinese American History » est composée d’objets issus de la collection permanente qui témoignent du racisme envers les Chinois aux Etats-Unis, actuellement exacerbé par l’épidémie de coronavirus qui provoque des réactions xénophobes partout dans le monde.
L’édifice, un lieu historique qui abritait autrefois l’école primaire PS 23 où des générations d’enfants immigrants ont étudié, accueillait, outre la collection, plusieurs organismes communautaires, dont un studio de danse, un centre pour personnes âgées, un bureau de formation professionnelle et une association sportive. Les objets du MOCA, soigneusement recueillis depuis des décennies, sont considérés comme le cœur de l’histoire de la communauté chinoise aux Etats-Unis.
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Une partie de la collection du musée de Chinatown a pu être sauvée
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