ÎLE DE PÂQUES
Une équipe d’archéologues suggère que l’emplacement des statues Moai aurait un lien pratique avec les ressources naturelles de l’île.
Si la fonction rituelle et symbolique des statues Moai sur l’île de Pâques a été largement étudiée par les spécialistes, le choix de leur emplacement a toujours manqué d’une absence d’explication plausible. Six chercheurs américains pourraient avoir mis fin à ce mystère. Ils viennent de publier sur le site PLOS One un article très remarqué, qui établit un lien entre les statues Moai et les sources d’eau douce présentes sur l’île.
Expérimentant une démarche innovante dans l’étude de ces mégalithes, les archéologues ont tenté d’établir un lien entre la présence de ressources naturelles et les lieux d’érection des statues. En concentrant leurs recherches sur le quart de l’île le plus densément peuplés par ces mystérieux monuments, les archéologues ont d’abord exclu une possible corrélation entre emplacement des statues et ressources marines. En revanche, le lien avec l’eau douce leur est apparu comme une évidence : « Chaque fois que nous avons vu des quantités massives d’eau douce, nous avons vu des statues géantes », témoigne le professeur Carl Lipo de l’université Binghamton.
Les Moai auraient donc pu avoir pour fonction de marquer le contrôle de sources d’eau douce. Les auteurs de l’étude vont plus loin, en formulant l’hypothèse que la taille des statues Moai et de leurs socles (Ahu) seraient autant d’indications quant à la qualité et la quantité de la ressource d’eau douce en présence. Pour Carl Lipo, cette découverte démontre que « les emplacements des statues ne sont pas d’étranges lieux rituels […] mais qu’ils sont intégrés à la vie des communautés ».
La relation entre sources d’eau et emplacement des statues explique également la grande concentration des statues sur les régions côtières de l’île, où l’on trouve de nombreuses sources d’eau douce sous la forme d’infiltration dans des grottes, qui rejoignent ensuite l’océan. Un phénomène que le professeur Lipo et ses collègues ont remarqué en voyant des chevaux s’abreuver dans l’océan. « C’est impressionnant à marée basse » observe Lipo, « lorsque l’eau descend, soudain il y a des courants d’eau douce qui jaillissent pour se jeter directement sur la côte ».
Toutefois, certains spécialistes tempèrent l’importance de ces sources côtières, à l’instar de la spécialiste de l’île de Pâques Jo Anne van Tilburg, professeur à l’université de Californie. Cette dernière rappelle que « l’existence d’infiltrations d’eau douce près de la côte est bien connue […]. Néanmoins, ces infiltrations sont aujourd’hui, et ont probablement toujours été, des ressources mineures ». Pour le professeur Van Tilburg, il est assez peu probable que ces ressources côtières d’eau douce ont eu une quelconque influence sur le choix d’emplacement des fameux Moai…
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Une nouvelle explication aux mystères de l’île de Pâques
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