Bilan

Paris

Un rapport connu d’avance

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 29 octobre 2013 - 454 mots

PARIS - La chambre régionale des comptes dresse un bilan nuancé des musées parisiens entre 2007 et 2011

« Les musées de Paris épinglés par la chambre régionale des comptes » : daté du 4 septembre, un article du quotidien Le Monde commentait un rapport sur la gestion des musées de la Ville de Paris sur la période 2007-2011, pointant de mauvais résultats en matière de démocratisation des publics, malgré la mise en place de la gratuité des collections permanentes en 2001. Dans la foulée, la mairie publiait un communiqué revenant sur plusieurs chiffres de fréquentation et sur sa politique en faveur des publics scolaires et éloignés. Le rapport de la chambre régionale apporte des informations plus nuancées. De fait, la création en 2013 de l’établissement Paris Musées, regroupant au sein d’une même structure les quatorze  musées de la ville de Paris, vise à pallier certaines des faiblesses soulignées par le rapport, en termes de méconnaissance des publics et de manque de visibilité des musées en particulier, ce dont se félicite la chambre régionale. La création de Paris Musées, postérieure à la période examinée par la chambre, tend à infirmer quelque peu le constat du rapport.

Concernant la question de la gratuité, le rapport explique qu’elle « a eu pour conséquence une augmentation sensible de la fréquentation des établissements » : de 400 000 en 2001, la fréquentation des salles permanentes des quatorze musées parisiens a atteint 1,4 million de visiteurs en 2011. « Certes, la volonté de l’équipe municipale de diversifier les publics n’a pas encore abouti », commente alors le rapport, soulignant que le public moyen des musées parisiens est féminin, favorisé et adulte. Sur ce sujet, il est difficile de comparer les visiteurs de lieux aussi différents et hétérogènes que les Catacombes ou la Maison de Victor Hugo, qui n’attirent pas les mêmes visiteurs, pour des raisons évidentes. De même, la comparaison avec les musées nationaux de la capitale est hasardeuse, tant la différence d’échelle de moyens est grande. Le débat concernant les effets de la gratuité sur la démocratisation des publics n’est pas nouveau, depuis l’expérimentation nationale de 2008.

L’ouverture à tous les publics est un des six axes majeurs contenus dans le contrat de performance de Paris Musées, qui mise notamment sur des visites virtuelles proposées dans les écoles pour toucher davantage les publics scolaires, et de nouveaux programmes en faveur de publics défavorisés ont été mis en place depuis 2009. Cette mini polémique sur la démocratisation des publics a cependant occulté un autre sujet épineux : l’inventaire et le récolement des œuvres ont pris un retard considérable dans certaines institutions, alors que l’échéance est fixée au 13 juin 2014. Galliera et Carnavalet ont obtenu un report pour 2017.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°400 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Un rapport connu d’avance

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