La Maison Schindler, haut lieu de la culture émigrée autrichienne dans la région de Los Angeles, vient d’être transformée en centre d’art et d’architecture par son nouveau propriétaire, le Musée des arts décoratifs de Vienne. Au même moment, la Villa Aurora, en partie rachetée grâce à des fonds allemands, est devenue un centre de relations culturelles germano-américain.
LOS ANGELES - Bastion de la culture émigrée autrichienne situé à West Hollywood, la Maison Schindler est devenue un centre d’art et d’architecture depuis son rachat par le Musée des arts décoratifs (MAK) de Vienne. Achevée en 1922, cette maison construite par Rudolf Schindler est un laboratoire architectural et social qui témoigne avec éloquence des idées progressistes de son auteur. L’architecte autrichien s’y révèle tout à la fois influencé par le modernisme européen et par l’architecture organique de Frank Lloyd Wright, avec lequel il avait travaillé.
Elle a été un lieu de rencontre pour jeunes artistes et intellectuels, tels que Maynard Dixon, John Cage ou Edward Weston, aussi bien qu’un lieu de pèlerinage pour de nombreux architectes.
La Maison Schindler est placée sous la responsabilité du directeur du MAK, Peter Noever. Depuis Vienne, il a préparé un programme de conférences, de manifestations diverses et d’expositions. La première d’entre elles, "L’Architecture reprend ses droits : le projet de La Havane", proposera, dès le mois d’avril, des solutions architecturales pour la capitale cubaine.
Noever projette aussi d’accueillir des artistes et des architectes en résidence à la Maison Mackey, un immeuble d’appartements construit par Schindler, que le musée viennois a également acheté et restauré. Parallèlement, une série d’installations que préparent deux artistes de Los Angeles, Liz Larner et Paul McCarthy, ainsi que les Autrichiens Peter Kogler et Heimo Zobernig seront exposées au mois d’avril dans les garages de la Maison Mackey.
Dans le même temps, la Villa Aurora, qui appartenait au dramaturge Lion Feuchtwanger et qu’ont fréquentée Berthold Brecht, Thomas Mann, Alfred Döblin et Stefan Zweig, est devenue un centre de relations culturelles germano-américain. Cette villa de vingt-deux pièces, située à Pacific Palisades, avait été achetée à la fin des années quatre-vingt par l’Association des amis de la Villa Aurora, qui comptait notamment en son sein l’ancien chancelier allemand Willy Brandt et le président de la République fédérale Richard von Weizsäcker. La loterie de Berlin avait apporté, à l’époque, une aide de 7 millions de deutschemarks.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Souvenirs d’Europe à Los Angeles
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Souvenirs d’Europe à Los Angeles