JERUSALEM
Ce complexe funéraire de 2 000 ans, propriété de la France, compte parmi les joyaux archéologiques de Jérusalem.
Tout juste rouvert au public jeudi 27 juin après 9 ans de restauration, le Tombeau des Rois, exemple d’architecture funéraire d’époque romaine, propriété de la France, a dû fermer ses portes à la suite d’échauffourées. Mais pourquoi ce site est-il sensible ?
Depuis 2010, aucun visiteur n’avait pu emprunter l’escalier menant aux hypogées taillés dans la roche abritant les 31 sépultures du « Tombeau des Rois ». Situé à quelques centaines de mètres des murs de la Vieille Ville, ce site funéraire aux décorations séleucides est l’un des plus importants du Proche-Orient. Il serait âgé de 2 000 ans et aurait autrefois été surplombé par 3 pyramides, selon des sources antiques.
Les historiens s’accordent aujourd’hui majoritairement pour indiquer que ce tombeau fût construit par Hélène d’Adiabène, souveraine d’un ancien royaume de l’actuel Kurdistan irakien ayant probablement vécu au Ier siècle. Le lieu aurait été bâti pour recueillir les ossements de sa dynastie.
Cité par plusieurs sources, depuis l’historiographe romain Flavius Josèphe (Ier siècle ap. J.-C.) à Chateaubriand (1768-1848), ce site fut fouillé au XIXe siècle. En 1863, le français Félicien de Saulcy prit la direction des travaux. En découvrant les sépultures, ce père de l’archéologie biblique fût convaincu que le tombeau était celui de souverains de l’Ancien Testament, tels Salomon ou David.
Suite aux études de datation et de style des vestiges, l’hypothèse fût écartée mais l’expression de « Tombeau des Rois », elle, demeura. L’un des sarcophages en pierre calcaire portant l’inscription Tzada Malchata (Sadah reine) fût attribué à Hélène d’Adiabène, puis transféré au Louvre. Il est actuellement visible dans le département des Antiquités orientales de l’institution.
Après avoir été acheté en 1878 par deux banquiers français, les frères Pereire, le site archéologique fut offert à la France en 1886. C’est aujourd’hui l’une des quatre possessions du Consulat général de France à Jérusalem, les trois autres étant : la basilique de l’Eléona, le monastère d’Abou Gosh et l’église Sainte-Anne.
À l’instar d’autres vestiges de la ville trois fois sainte, le Tombeau des Rois est un lieu sensible. En effet, la propriété française du lieu est contestée par plusieurs membres de la communauté juive qui vénèrent dans cette nécropole, un lieu saint où reposeraient, outre la reine Hélène convertie au judaïsme, des ancêtres notables.
La réouverture du site, prévue dans le cadre d’un accord entre la France et les autorités israéliennes, proposait des visites payantes à 15 personnes par intervalle de 45 minutes les mardis et jeudis matin à partir du 27 juin.
Alors que le premier groupe avait débuté sa visite, une quinzaine d’ultra-orthodoxes ont voulu entrer dans le bâtiment sans réservation en réclamant le droit d’y d’accéder gratuitement pour y prier sans contrainte de temps. Refoulé par la sécurité lors d’une tentative de passage en force, les protestataires auraient ensuite agressé des agents du consulat.
À la suite de ces évènements, le site du Consulat Général de France à Jérusalem a indiqué « devoir procéder à la suspension des visites prévues » jusqu’à nouvel ordre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Qu’est-ce-que le Tombeau des Rois à Jérusalem ?
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €