Quatre mille ans d’histoire

PARIS. En prélude aux travaux du Grand Louvre, des opérations archéologiques d’une ampleur exceptionnelle avaient été réalisées, entre 1983 et 1990, sur quelque sept hectares. Si les fouilles menées sous la direction de Paul van Ossel autour de l’Arc du Carrousel, de mai 1989 à novembre 1990, ont constitué la dernière étape de cette campagne, elles sont les premières à être publiées. À cette occasion, le Musée du Louvre retrace quatre millénaires d’histoire, du Néolithique à la Révolution française, à l’aide des objets les plus significatifs récoltés par les archéologues. La connaissance de ce haut lieu de l’histoire est sortie considérablement enrichie des recherches. On a ainsi pu dater la première occupation du site au Néolithique, grâce au mobilier lithique et céramique appartenant à la culture de Cerny (entre 3750 et 3300 av. J.-C.). Un temps convertie en carrière à l’époque gallo-romaine, la zone reste rurale jusqu’au XIVe siècle : vers 1360, pour faire place à la nouvelle enceinte, un manoir est rasé. Des vestiges ont été mis au jour, parmi lesquels figurent d’exceptionnels fragments de peintures murales aux motifs variés (quadrilobes, arcatures, personnages...). D’importantes indications ont également été recueillies sur la fameuse enceinte de Charles V et sur sa configuration nouvelle liée à l’apparition de l’artillerie. Pour le XVIe siècle, outre la trouvaille de l’atelier de Bernard Palissy, les chercheurs ont pu préciser le plan initial des Tuileries tel qu’il avait été mis en œuvre par Philibert Delorme avant sa mort, avec ses deux corps en retour d’équerre dont seules les fondations ont dû être réalisées.