La RA (Royal Academy of Arts) de Londres pourra-t-elle exposer le portrait d’une meurtrière, Myra, par Marcus Harvey ? La presse populaire anglaise cherche à faire exclure cette pièce de l’exposition "Sensation !", consacrée aux jeunes artistes anglais de la collection de Charles Saatchi.
LONDRES. Myra, de Marcus Harvey, n’a jamais encore été exposée. Pourtant, cette grande peinture est au centre d’une polémique visant à l’exclure de "Sensation !", organisée à la Royal Academy of Arts à partir du 18 septembre. La pièce reconstitue, à partir d’empreintes de petites mains, le portrait diffusé par la police en 1966 de Myra Hindley, coupable d’avoir torturé puis assassiné, avec son complice Ian Brady, une dizaine d’enfants à Hattersley, dans le Yorkshire. Cette photographie de la meurtrière est devenue en Angleterre un symbole de la barbarie humaine. Après un premier article paru le 25 juillet dans l’Evening Standard, les parents des victimes de Myra Hindley, de même que l’assassin depuis la cellule de sa prison, ont demandé à la Royal Academy de ne pas inclure cette pièce dans l’exposition. Face à ce tollé, les académiciens décideront du sort réservé à la toile au début du mois de septembre. En censurant l’artiste avant l’exposition, l’institution anglaise pourrait commettre un fâcheux précédent. La jeune génération britannique, à l’image de Damien Hirst, joue actuellement avec la notion même de "l’acceptable", en réaction au "politiquement correct" prôné outre-Atlantique. Marcus Harvey, trente-quatre ans, a simplement souligné "l’hideuse attraction" qu’exerce sur lui cette image d’une jeune femme de vingt-trois ans venant d’assassiner sans remords une dizaine d’enfants.
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Myra : assassinat et beaux-arts à la RA
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Myra : assassinat et beaux-arts à la RA