RODEZ
Le récent conseil d’administration du musée a permis à son président de répondre aux soupçons de conflit d’intérêts le visant.
Pendant que de que mystérieuses coulures apparaissent sur certaines de ses œuvres, l’héritage de Pierre Soulages est également au cœur de l’actualité pour des raisons plus triviales.
Selon la rédaction de La Dépêche du Midi, Arnaud Viala et Christian Teyssèdre, respectivement président du Conseil départemental de l’Aveyron et maire de Rodez, s’interrogeraient sur un possible conflit d’intérêts à la tête de l’Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) gérant le Musée Soulages. Pour ces élus, membres du conseil d’administration (CA) de l’institution aux côtés de la région Occitanie et du ministère de la Culture, la confiance en Alfred Pacquement, pourtant président de l’EPCC depuis quatre ans et réélu l’année dernière, semble rompue.
En effet, le premier CA de l’année, en avril, a été suspendu, tandis que le suivant, devant avoir lieu début mai, a été reporté. À l’origine de ces tensions, la nomination en 2019 d’Alfred Pacquement à la tête du fonds de dotation Pierre et Colette Soulages. L’inquiétude des élus locaux proviendrait de la possibilité que le musée soit lésé lors d’une importante donation accordée à ce fonds, supposée se produire dans les prochains mois. « À ce jour, le fonds n’a reçu aucune œuvre ni aucun bien financier, réfute Alfred Pacquement. C’est une boîte vide, qui est sous le contrôle de Colette Soulages ». Le président du CA assure que celle qui a perdu son époux en octobre dernier ne lui a pas confié ses intentions.
Contactés par Le Journal des Arts, Arnaud Viala et Christian Teyssèdre n’ont pas souhaité s’exprimer. Selon le Midi Libre, un document classé confidentiel de la préfecture de l’Aveyron rappelle qu’il n’existe aucune interdiction judiciaire sur le cumul des fonctions d’Alfred Pacquement, tout en précisant que la bonne administration du musée pourrait en pâtir, car « la personne cumulant les deux fonctions pourrait être suspectée de favoriser l’achat d’œuvres provenant du fonds de dotation quel que soit le prix au regard du marché et de leurs valeurs, et risquerait de favoriser le musée Soulages au détriment d’autres établissements, lors de prêts d’œuvres ».
« Peut-être qu’il y a eu un manque d’information, et j’en suis certainement en partie responsable : je plaide coupable, et je m’en excuse », reconnaît Alfred Pacquement, qui est soutenu par le directeur du Musée Soulages, Benoît Decron, ainsi que par la région Occitanie et le ministère de la Culture. Ce dernier indique que « Rima Abdul Malak garde toute sa confiance en [lui] pour poursuivre [sa] mission au service d’un établissement dont la réussite est jusqu’ici remarquable ».
Le dernier CA qui s’est déroulé le 24 mai dernier, a en tout cas permis de discuter plus sereinement de l’avenir du musée. Un budget de 3,459 millions d’euros a été voté, et des crédits ont été inscrits pour la construction d’une éventuelle extension de l’établissement de plus de 2000 mètres carrés. «Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté et pour qu’on ne pense pas que je joue sur deux tableaux, j’ai proposé de m’éloigner juridiquement du fonds de dotation : je suis président du musée Soulages et c’est ma priorité », indique Alfred Pacquement qui joue l’apaisement.
En attendant le prochain CA, le 23 juin, le musée prépare une rétrospective, « Les derniers Soulages, 2010-2022 », visible dès le 24 juin.
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Musée Soulages, après des soupçons de conflits d’intérêts, Alfred Pacquement veut rassurer
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