ROME / ITALIE
La place du Capitole, dessinée par Michel-Ange, devrait retrouver sa splendeur originelle à la fin de l’année, à l’issue d’une campagne de restauration de longue haleine. Après la statue de Marc Aurèle et les façades des trois palais, c’est au tour de l’escalier monumental et de ses sculptures de bénéficier de l’attention des restaurateurs.
ROME - La remise en état de la place du Capitole est en voie d’achèvement avec l’intervention programmée sur la “Cordonata”, l’escalier d’accès monumental aménagé sur l’ordre du pape Paul III pour l’arrivée de Charles Quint à Rome ; dessiné par Michel-Ange, il avait été modifié et réalisé par Giacomo della Porta. Après l’étude conduite par l’Association Roma Caput Mundi en collaboration avec la Surintendance aux biens culturels, la restauration sera engagée en janvier et durera neuf mois. Son coût total – plus de 500 millions de lires, soit 1,7 million de francs – sera pris en charge par Laura Biagiotti et Procter & Gamble.
Outre la partie architecturale du grand escalier, dont le dallage de basalte est fendu en mille endroits et les balustres de travertin dans un état de conservation catastrophique, c’est tout l’ensemble de la “Cordonata”, avec ses sculptures, qui nécessite une intervention. Au pied des degrés, les deux lions égyptiens en basalte ont été transformés dès l’origine en fontaines par l’adjonction de vasques de travertin ; au sommet, les deux groupes colossaux (hauts de près de six mètres) des Dioscures, ont été retrouvés en une centaine de fragments épars dans le secteur du Ghetto, au XVIe siècle, aussitôt identifiés par Pirro Ligorio et assemblés au prix de longues années d’efforts. Pour les nombreux morceaux manquants, comme la tête du Dioscure de gauche – un fragment a été récemment découvert sur la Piazza delle Cinque Scole –, différentes qualités de marbre ont été utilisées. Des analyses beaucoup plus approfondies sur le niveau de conservation du marbre original et des parties restaurées au XVIe siècle sont donc indispensables. À côté des Dioscures, aux deux extrémités de la place, se dressent les colonnes milliaires de la via Appia pour les Ier et VIIe milles. Au milieu, les “Trophées de Marius”, qui représentent des armes barbares, et les statues de l’empereur Constantin Ier et de son fils Constance II, provenant du Quirinal, n’ont pas encore été inclus dans le programme de restauration.
Au centre de la place, la copie en bronze de la statue équestre de Marc Aurèle a été modifiée parce que sa couleur sentait trop la réplique. Paradoxalement, depuis qu’il a perdu sa teinte presque chocolat, l’empereur légendaire n’attire plus autant les touristes.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Marches triomphales pour la place du Capitole
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Marches triomphales pour la place du Capitole