Quelques lettres les distinguent, mais les différences sont nombreuses entre masters, mastères, mastères spécialisés, MBA...
Depuis la réforme du système éducatif européen, entrée en vigueur dès 2002, la France s’est engagée dans le cursus LMD (licence-master-doctorat) en harmonisant ses grades et ses diplômes. Si le terme de « master » est clairement compréhensible à l’étranger, il regroupe en France une multiplicité d’enseignements et des degrés de reconnaissance distincts. Souvent, la confusion entre grade et diplôme est entretenue autour de cette notion.
Le master est un diplôme national, qui sanctionne une formation de 120 heures de crédits européens, et qui fait l’objet d’une procédure d’habilitation par le ministère de l’Éducation nationale. À l’Université comme dans les écoles privées, c’est une procédure administrative très lourde : un argumentaire précis et encadré est examiné par une commission du ministère qui délivre une habilitation d’une durée de trois à cinq ans. Ce diplôme ne peut être remis que par une université ou une école privée ayant noué un partenariat avec une université : il est de fait une « chasse gardée » universitaire. Le master est également l’un des quatre grades de l’enseignement supérieur, après le baccalauréat et la licence (bac 3) et avant le doctorat (bac 8). Ce grade de master regroupe ainsi tous les diplômes ou titres de niveau bac 5 garantis par l’État : ceux délivrés par les écoles d’ingénieurs, par certaines écoles supérieures de commerce, par les Instituts d’études politiques, mais aussi par les écoles d’art, d’arts déco, et d’architecture.
Des homonymes du master coexistent. Certains sont labellisés et protégés, à l’instar du mastère spécialisé (MS) créé en 1985 à l’initiative de la Conférence des grandes écoles (CGE). Cette formation, une exception française, est soumise à une procédure d’accréditation effectuée par la CGE : il en existe aujourd’hui environ 420 en France, proposées par 90 écoles, garantissant un enseignement bac 5/6 : 70 % des étudiants ont déjà un diplôme bac 5. Son coût est élevé : entre 6 000 et 15 000 euros l’année.
Labels internationaux
D’autres diplômes ont vu le jour au fil des ans. Le MBA (Master of Business Administration, master en administration des affaires) est un diplôme international dont l’appellation n’est pas protégée : qualité et reconnaissance sont alors très variables. Certains MBA disposent néanmoins de labels internationaux, gages d’excellence : le label britannique « AMBA », l’« AACSB » et « Equis », qui garantissent la qualité d’une école et d’une formation. Enfin, il existe des « mastères », « mastères professionnels », « masters of arts » qui échappent aux grilles d’évaluation et d’accréditation et ne permettent pas de faire valoir une équivalence : tout dépend alors de la crédibilité des établissements qui les délivre
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Lexique - Masters, mastères, gare aux homonymies
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°389 du 12 avril 2013, avec le titre suivant : Lexique - Masters, mastères, gare aux homonymies