SAINT-PÉTERSBOURG (RUSSIE) [29.06.12] – Depuis 2009, l’Unesco menace la ville de Séville de déclasser ses trois sites inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité si les travaux de la Tour Pelli-Cajasol ne sont pas arrêtés. Le Comité du Patrimoine mondial, réuni en Russie jusqu’au 6 juillet, a décidé de ne pas inscrire les sites sévillans sur la liste du « patrimoine en péril ».
Des menaces répétées depuis 2009. Mais le Comité du Patrimoine mondial accorde un statu-quo provisoire d’un an au terme duquel les autorités de Séville devront démontrer que l’élévation de la Torre Pelli-Cajasol n’est pas préjudiciable à l’esthétique des trois monuments classés depuis 1987.
Lors de sa dernière mission consultative (qui s’était tenue du 7 au 9 novembre 2011 à la demande des autorités espagnoles), l’Icomos a conclut que la tour, qui mesurera 180 mètres, a un impact négatif sur la visibilité des sites classés, en particulier sur la perspective offerte par le minaret de la Giralda. L’organisme recommande aux autorités de la ville d’arrêter la construction et de réviser le projet et notamment de réduire la hauteur finale du gratte-ciel.
La Torre Pelli-Cajasol étant presque terminée, les pays membres du Comité se sont accordés sur le fait qu’exiger l’arrêt immédiat des travaux serait un non-sens – d’autant plus que cela impliquerait une indemnisation de 200 millions d’euros au promoteur immobilier. Plusieurs pays membres ont par ailleurs estimé que le gratte-ciel n’affectait pas la qualité des monuments classés. Cependant, selon El País, l’Estonie aurait critiqué l’inaction et l’« arrogance » du Conseil municipal de Séville malgré les multiples avertissements de l’Unesco. Le Comité a néanmoins insisté pour que Séville ne construise pas d’autres gratte-ciel dans le centre de la ville andalouse.
La Torre Pelli-Cajasol, qui accueillera en 2013 le siège de la banque Cajasol, se situe à 1,5 km des sites classés - la cathédrale (qui abrite la tombe de Christophe Colomb, XVe siècle) et son minaret de la Giralda (vestige de l’ancienne mosquée des Almohades, XIIe siècle), l’Alcázar (IXe siècle) et les Archives des Indes (chef-d’œuvre de la Renaissance espagnole, 1585). L’épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de Séville. Car si la municipalité ne parvient pas à convaincre le Comité en 2013, ses sites seront alors inscrits au « patrimoine en danger » et pourraient être déclassés par la prestigieuse organisation.
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Les sites classés de Séville échappent à l’inscription sur la liste du « patrimoine en péril » de l’Unesco
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Abonnez-vous dès 1 €La cathédrale de Séville (XVe-XVIe s.) - © Photo Jeny - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0