L’Unesco demande la suspension du chantier de la Tour Cajasol à Séville

Le comité du patrimoine mondial de l’Unesco a demandé le 29 juillet au gouvernement espagnol la suspension complète des travaux de la Tour Cajasol, à Séville. Prévue pour 2010, cette tour de 178 mètres conçue par César Pelli doit abriter le siège de la banque Cajasol et être le premier gratte-ciel de la ville andalouse.

Selon l’Unesco, l’interruption doit être maintenue « jusqu’à ce que l’Etat fasse une évaluation complète de l’impact du projet de développement sur la valeur universelle des biens du patrimoine mondial ». Dans sa pétition, l’institution demande aussi « la définition d’un contour de protection pour les biens de patrimoine mondial ». La cathédrale, le palais de l’Alcázar et l’Archivo de Indias, classés patrimoines mondiaux depuis 1987, sont les sites historiques qui inquiètent le plus l’organisation.

L’avertissement de l’Unesco a nourri un débat à niveau local et national. En septembre, l’Association des Architectes de Séville organisera un référendum pour définir sa position par rapport à la question. Mais le résultat du vote rejoindra probablement la position du comité du patrimoine mondial. Ángel Díaz del Río, l’un des membres de l’association, a affirmé au journal El País que « les villes andalouses ne sont pas préparées dans leur morphologie pour des constructions verticales de ce type ».

Si l’Etat espagnol ignore les conditions imposées par l’Unesco, il est possible que les trois monuments de Séville classés patrimoine mondiaux, perdent leur titre. On sait que les menaces de l’Unesco sont sérieuses : le 28 juin, la vallée de l’Elbe à Dresde, qui figurait dans la liste du patrimoine mondial depuis 2004, a été exclue du classement suite à la construction d’un pont.