À l’occasion du septième centenaire de la cathédrale Santa Maria del Fiore, l’archevêché de Florence a lancé un défi à quelques architectes contemporains, parmi lesquels figurent Jean Nouvel, Mario Botta et Aldo Rossi : repenser l’espace du chœur sous la célèbre coupole de Brunelleschi. Les projets sont exposés jusqu’au 20 septembre dans la salle d’armes du Palazzo Vecchio de Florence.
FLORENCE. Le véritable défi lancé aux architectes réside dans la confrontation avec le chef-d’œuvre de Brunelleschi, la coupole de la cathédrale aux fresques peintes par Vasari et Zuccari. Don Timothy Verdon, membre de l’archevêché et professeur d’histoire de l’art, a précisé qu’il ne s’agissait pour l’instant que d’un débat d’idées sans conséquences concrètes. L’idée de cette exposition est née après la restauration des fresques de la coupole, terminée en 1995. Celle-ci a permis de mettre en évidence un réseau important de renvois iconographiques entre les fresques de Vasari et de Zuccari sur la coupole et les sculptures qui ornaient l’enceinte du presbytère situé juste en dessous – œuvre de Baccio Bandinelli –, à l’image du rapport entre les liturgies terrestre et céleste. Malheureusement, la structure d’origine de Bandinelli a été définitivement altérée. Les architectes invités – Mario Botta, Klaus Theo Brenner, Gabetti & Isola, Michael Graves, Hans Hollein, Arata Isozaki, Jean Nouvel et Aldo Rossi – avaient pour consigne de redessiner les espaces du presbytère en respectant à la fois les liens historico-artistiques et les préceptes de la nouvelle liturgie. Parmi les solutions présentées, celle de Jean Nouvel est l’une des plus audacieuses, tant du point de vue de l’interprétation que de la technologie. S’il ne s’est pas préoccupé de conserver l’œuvre de Bandinelli, il maintient la forme octogonale du presbytère de Brunelleschi. Dans cet espace, Nouvel prévoit un dispositif permettant de faire varier les niveaux des différentes parties de l’octogone au rythme du déroulement des célébrations. Sur les gradins résultant des différences de niveau, des passages du Vangelo de Kosuth ont été inscrits, l’ensemble étant plongé dans la pénombre. À l’inverse, Michael Graves a conservé le parapet de marbre qui entoure le chœur, mais il a surélevé le sol pour que la célébration de la messe soit visible de partout dans l’église. Il prévoit également une cage en bois, haute de 37,5 mètres, pour encadrer les fresques de la coupole.
SOUS LE CIEL DE LA COUPOLE. LE CHŒUR DE SANTA MARIA DEL FIORE DE LA RENAISSANCE À L’AN 2000, jusqu’au 20 septembre, Palazzo Vecchio, Piazza della Signoria, Florence, tél. 39 55 29 07 03, tlj 10h-18h, catalogue Electa.
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Les rivaux de Brunelleschi
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Les rivaux de Brunelleschi