Royaume-Uni - Jeux Olympiques

Les musées anglais avaient eux aussi pâti des JO

LONDRES / ROYAUME-UNI

En août 2012, lors des Jeux olympiques d’été à Londres, les institutions publiques ont enregistré la pire fréquentation sur ce mois pour la période comprise entre 2008 et 2018.

Transport des anneaux olympiques sur la Tamise pour les jeux de Londres en 2012. © Ivan Bandura, CC BY 2.0
Transport des anneaux olympiques sur la Tamise pour les Jeux de Londres en 2012.

Londres. Cet été, les Jeux olympiques de Paris ont volé la vedette aux institutions culturelles. Le Louvre, entre autres exemples, a enregistré une baisse du nombre de visiteurs de 22 % entre le 27 juillet et le 11 août par rapport à la même période en 2023. Mais ce désintérêt des touristes lors de l’événement sportif n’est pas une première. En 2012 à Londres, les visiteurs avaient aussi privilégié les compétitions aux expositions. Selon The Museums Association, c’est le centre de Londres, pourtant loin des arrondissements où se déroulaient les JO, qui a souffert le plus de l’événement international. Le nombre de visiteurs accueillis au British Museum a baissé de 25 % en juillet 2012 par comparaison avec l’année précédente. Le Natural History Museum avait quant à lui enregistré une perte de 8 000 visiteurs en juin et juillet. Le mois d’août a été encore plus difficile pour les institutions culturelles. La National Gallery avait attiré 40 % de visiteurs en moins sur la première semaine du mois.

Selon les données du ministère de la Culture, c’est en effet en août 2012 que les quinze musées nationaux subventionnés par le gouvernement ont connu la pire fréquentation (4,49 millions de visiteurs) pour ce mois au cours de la décennie allant de 2008 à 2018. Le mois de juillet 2012 (4,11 millions de visiteurs) arrive juste en seconde place après juillet 2008 (3,97 millions).

Des exceptions liées aux JO

Des institutions en dehors de Londres avaient aussi été affectées. Le château de Hampton Court, au sud-ouest de la capitale britannique, a par exemple subi une baisse de fréquentation de 30 % en juillet 2012, par comparaison avec le même mois l’année précédente.

À la marge, il y a eu quelques exceptions à cette tendance. Le musée de Much Wenlock, une ville du nord-ouest de l’Angleterre, a vu sa fréquentation augmenter de 300 % en juillet. La société des Jeux olympiques créée par cette petite ville en 1850 avait inspiré Pierre de Coubertin pour la création des Jeux olympiques modernes. Sue Tipper, l’assistante du musée en 2012, avait attribué cette hausse à la couverture médiatique de la petite ville en lien avec cette histoire. Le musée de Hackney, un des six arrondissements londoniens à accueillir les compétitions, dans le sud et l’est de la capitale, avait aussi observé une hausse de fréquentation de 25 % en juillet. L’institution avait organisé juste avant le début des Jeux l’exposition « Mapping the Change », un projet sur les changements survenus dans la vie des habitants de l’est de Londres à l’approche des JO.

Mais malgré le ralentissement estival pour la plupart des institutions, 2012 a été une année positive pour le secteur culturel, avec une augmentation de la fréquentation des musées et des galeries de 2 %. Selon Visit Britain, l’Office de tourisme de la Grande-Bretagne, le nombre de visites était en hausse de 15 % pour le Victoria and Albert Museum, de 11 % pour la Tate Modern ou encore de 12 % pour la National Portrait Gallery. L’organisme ne mentionne cependant pas l’idée d’un rattrapage après la parenthèse des Jeux olympiques. Il souligne plutôt un effet collatéral de la météo. Et 2012 ayant été une année très pluvieuse, les musées et galeries auraient repris une partie des activités d’attraction en plein air délaissées par le public.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°639 du 20 septembre 2024, avec le titre suivant : Les musées anglais avaient eux aussi pâti des JO

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