Après avoir défié les siècles, les trois pyramides de Gizeh sont aujourd’hui confrontées à deux redoutables fléaux, le tourisme et l’urbanisation. Alors que d’importants travaux sont en cours, les projets d’aménagement du site doivent concilier tous les intérêts en jeu.
LE CAIRE - Le taux d’humidité dans les trois pyramides de Gizeh est supérieur à 80 %, entraînant la formation sur les parois intérieures de dépôts de sel qui doivent être retirés manuellement. Celle de Mykérinos a dû être fermée lorsque l’on a découvert que l’intérieur de la chambre sépulcrale était affecté en raison du nombre croissant de visiteurs. Le problème s’était déjà présenté dans la pyramide voisine de Khéphren, où des travaux ont débuté l’an dernier : suppression des graffitis contemporains sur les parois des couloirs et dans la chambre du Roi ; reconstruction du pavage actuel autour du sarcophage de granit ; remplacement d’escaliers récents ; élimination d’un enduit de finition moderne au profit d’un enduit plus résistant composé de sable et de chaux ; et enfin, mise en place d’un nouveau système d’éclairage. Les travaux de restauration de la pyramide de Mykérinos devraient être terminés avant la fin de l’année, pour la réouverture, et des interventions comparables sont prévues pour celle de Khéops.
Assurer la conservation de l’intérieur des pyramides ne constitue qu’un des aspects de la gestion du site. Zahi Hawass, directeur du service des antiquités de Gizeh, n’hésite pas à dénoncer les problèmes et les dommages déjà causés par l’urbanisation et le tourisme. Le plus difficile est d’équilibrer tous les intérêts en jeu, y compris pour l’accès de la grande pyramide, après la fermeture, à des groupes ésotériques qui se réunissent pour méditer. Dans la dernière édition de l’International Journal of Cultural Property, Zahi Hawass expose le projet de construction d’une voie circulaire pour interdire l’accès du site aux voitures. L’acheminement des touristes vers les pyramides serait effectué par un véhicule électrique. Pour ces visiteurs, il n’existe aujourd’hui ni programme pédagogique ni centre d’interprétation ; il n’y a pas non plus de commerces susceptibles de générer des revenus. Des projets sont à l’étude pour la construction de deux centres d’accueil, qui abriteront des activités pédagogiques, des librairies et des boutiques de souvenirs.
En attendant, les tombes de nobles du cimetière, situé à l’ouest de la pyramide de Khéops, sont actuellement fouillées. Certaines seront bientôt ouvertes au public : Doua En Rê, Neferbaou Ptah et Imry.
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Les deux fléaux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°122 du 2 mars 2001, avec le titre suivant : Les deux fléaux