CHARTRES
Attendue depuis vingt ans, la réouverture du trésor de la cathédrale est l’un des chantiers majeurs en cours sur l’édifice.
Chartes (Eure-et-Loir). Les Journées européennes du patrimoine sont souvent l’occasion de grandes réouvertures. Nul doute que l’un des événements phares de cette 41e édition sera l’inauguration du trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Un événement attendu depuis un quart de siècle par les fidèles du fameux monument eurélien. Entretemps, d’autres urgences ont dû être traitées dans l’église telles que la restauration des célèbres vitraux, du tour de chœur, du grand orgue mais surtout des travées dont les enduits très fragilisés commençaient à tomber.
Le chantier du trésor, conduit par la Drac Centre-Val de Loire, a lui débuté, il y a sept ans, et nécessité six millions d’euros, financés par l’État. « Avant même le début des travaux à proprement parler, il y a eu une longue phase d’études et de fouilles », explique Irène Jourd’heuil, conservatrice Monuments historiques à la direction régionale des Affaires culturelles (Drac). « Il a également fallu créer un local technique et régler les problèmes d’humidité qui étaient conséquents dans la chapelle Saint-Piat. Les travaux ont aussi été l’opportunité d’ouvrir à la visite la salle capitulaire qui se trouve sous la chapelle ». Un espace essentiel puisque, contrairement à la chapelle, il est accessible aux personnes à mobilité réduite, qui pourront toutefois pallier ce manque par une visite virtuelle de l’étage qui sera proposée aux personnes à mobilité réduite (PMR). Dans cette salle, ils pourront d’ores et déjà découvrir de belles peintures murales datant des années 1320, dégagées lors du chantier, et des éléments sculptés majeurs dont les statues colonnes déposées du portail royal ainsi que les exceptionnels reliefs du jubé démonté à la Révolution française. Des sculptures d’une grande finesse joliment éclairées par les vitraux contemporains réalisés par la Coréenne Bang Hai Ja dans le cadre d’un concours pour la création de nouvelles verrières.
Mais le clou de la visite est évidemment le nouveau parcours déployé dans la chapelle haute, dans une élégante scénographie de BGC Studio. Petite nouveauté, le voile de la Vierge, emblématique relique qui attire les pèlerins depuis son don par Charles le Chauve en 876, n’est plus présenté entre ces murs. « Depuis la fermeture du trésor, le reliquaire est exposé de manière permanente dans une chapelle du déambulatoire ; ce nouvel emplacement permet de le montrer à davantage de fidèles », avance Irène Jourd’heuil. Il y a toutefois énormément d’objets visibles dans la chapelle : environ 150 objets cultuels, pour l’essentiel provenant de dons mais aussi de dépôts d’autres communautés religieuses soucieuses de les mettre à l’abri. Outre les traditionnels calices, ciboires, tabernacles et ornements liturgiques, on découvre des pièces totalement inattendues. Au Moyen Âge, le voile de la Vierge était réputé protéger les soldats, ainsi plusieurs d’entre eux ont offert leur armure en ex-voto. Plus surprenant encore, le trésor abrite deux rarissimes colliers en perles de coquillages offerts au XVIIe siècle par des tribus amérindiennes à la Vierge de Chartres afin de confirmer leur soumission par le don d’un objet traditionnel en gage d’alliance.
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Le trésor de la cathédrale de Chartres de nouveau visible
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°638 du 6 septembre 2024, avec le titre suivant : Le Trésor de la cathédrale de Chartres de nouveau visible