MADRID / ESPAGNE
Avec « Prado extendido », le musée national a défini de nouveaux critères de prêt afin de mieux répartir ses œuvres dans les différentes régions.
Madrid. Au Prado, environ 1 700 œuvres sont à découvrir au sein de l’édifice Villanueva et au Casón del Buen Retiro. Pourtant, les collections du musée national ne comprennent pas moins de 32 000 œuvres, dont près de 3 500 sont en dépôt dans des ambassades d’Espagne et dans 279 institutions culturelles à travers le pays. Avec le « Prado extendido » (2022-2025), nouveau programme destiné à améliorer la répartition de ses dépôts, le musée veut instaurer une collaboration stable et établir des dépôts de longue durée avec les institutions culturelles de l’ensemble des communautés autonomes.
La politique de dépôt du Prado est aujourd’hui très déséquilibrée, la majorité des œuvres sont déposées à Madrid (1 301) et en Andalousie (386), tandis que certaines régions, telles la Cantabrie, Ceuta et Léon, n’en disposent d’aucune. Autre problème, les œuvres sont souvent mal intégrées dans le discours du musée dépositaire, car elles se révèlent sans lien direct avec celui-ci ou sa région. Beaucoup d’œuvres prêtées ne sont d’ailleurs pas exposées.
« Les premiers dépôts ont commencé dans les années 1860 à Barcelone, et les collections ont été dispersées sans critères muséographiques et scientifiques », explique Víctor Cageao, conservateur général au Musée du Prado. Désormais, pour l’accord d’un dépôt, le Prado doit examiner en amont les critères scientifiques du musée demandeur, puis rechercher de possibles œuvres à déposer au sein de ses collections. Plusieurs prêts en cours vont également devoir changer. Un dépôt a notamment été accordé à un musée de Galice pour une œuvre qui se trouvait en Andalousie. « L’œuvre représente une ville galicienne et ne jouait donc pas un rôle d’importance en Andalousie. Ce sera désormais le cas, dans sa région natale », explique le conservateur général.
Ce programme ne tend pas vers la création de « mini-Prados », avait précisé le ministre de la Culture, Miquel Iceta, lors de son annonce en novembre dernier. La marque « Prado » joue néanmoins un rôle important dans la stratégie d’attraction du public pour les musées bénéficiaires, car les salles et expositions présentant des œuvres du Prado doivent obligatoirement porter le logo « Prado extendido ». Les coûts du programme sont également financés principalement par les musées dépositaires, précise Víctor Cageao, les budgets généraux du musée national ne prévoyant pas de budget à cet effet.
Le Musée des beaux-arts des Asturies (Oviedo) est l’un des deux participants, avec le Musée des beaux-arts Gravina à Alicante, au projet pilote lancé en 2022. L’institution espère « renforcer ses collections avec des œuvres non exposées du Prado », explique le directeur du musée, Alfonso Palacio, au Journal des Arts. Neuf nouveaux dépôts ont été accordés en 2022 et, dans le courant de l’année 2023, six autres devraient rejoindre les Asturies. « Nous voulons négocier avec le Prado un dépôt lié aux maîtres anciens», précise le directeur. Au total, cinquante-cinq œuvres du musée national sont aujourd’hui à Oviedo.
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Le Prado rééquilibre sa politique de dépôt en dehors de Madrid
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°603 du 20 janvier 2023, avec le titre suivant : Le Prado rééquilibre sa politique de dépôt en dehors de Madrid