MULHOUSE
Conforté par son conseil, le président du Musée de l’impression sur étoffes a lancé le recrutement d’un conservateur-directeur.
Traumatisé par une succession d’événements malheureux en avril 2018, le Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse (MISE) veut relever la tête. Le conseil d’administration du musée qui a tenu réunion le 14 décembre dernier a soutenu son président – Pascal Bangratz – mis à mal quelques jours auparavant par une lettre d’une partie du personnel contestant sa gestion de la crise. « Le président [a] mené à bien l’ensemble des obligations qui pesaient sur la gouvernance » indique un communiqué du musée. Selon plusieurs sources, ce courrier serait téléguidé par des tiers voulant remplacer l’actuel président.
Il faut dire que malgré ses récentes difficultés le MISE suscite des convoitises. Musée de France sous statut d’association, il affiche un taux d’autofinancement de près de 70 %, que lui envie bien d’autres musées. Il commercialise en effet une gamme de carrés, linges de maison, sacs et accessoires, puisant dans les collections de motifs et de formes déposées par les industriels mulhousiens depuis 1833. Il encaisse également des redevances auprès de stylistes et maisons de luxe (Hermès …) qui viennent eux-aussi chercher des motifs dans la vaste bibliothèque textile. Ajoutée aux recettes de la billetterie et aux subventions, le musée dispose d’un budget d’environ 1,1 M€ qui lui permet de salarier 7 personnes. L’association a même dégagé un résultat d’exploitation positif de 43 000 € en 2017.
Le musée a lancé le recrutement d’un conservateur-directeur (ayant au moins 5 ans d’expérience dans un poste équivalent) en remplacement de l’ancien directeur Eric Bellargent, décédé dans un accident et qui avait gravi tous les échelons depuis son arrivée en 1996 en tant que gardien. Le travail scientifique était assuré par Jean-François Keller, qui lui aussi été entré il y a 30 ans par la petite porte, soupçonné aujourd’hui d’avoir dérobé une partie des collections. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pendant quelques semaines. C’est la police de judiciaire de Mulhouse qui mène l’enquête sous la conduite du juge Christophe Spery.
Outre les responsabilités directes de l’ex chargé des collections (il a été licencié depuis), l’enquête devra déterminer comment plus de 50 % des collections ont pu disparaître sans que personne ne s’en aperçoive. Ce sera la première mission du nouveau conservateur-directeur : assurer le récolement.
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Le musée de Mulhouse reprend des couleurs
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