AVRANCHES
Le bâtiment va devenir un pôle de conservation tandis que les collections du musée seront transférées au Scriptorial.
La Ville d’Avranches ne comptera plus qu’un seul musée ouvert au public – le Scriptorial – à partir de samedi prochain 30 septembre. Le bâtiment du Musée d’art et d’histoire d’Avranches, situé dans l’ancienne prison de la ville, va devenir un pôle de conservation, tandis que les collections du musée seront intégrées au Scriptorial.
Cette décision a été annoncée par le maire David Nicolas lors des vœux à la population et lors du dernier Conseil municipal, en juillet dernier. Elle fait suite à une concertation avec le service d’Avranches patrimoine, l’association des Amis du musée et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Normandie.
« Aujourd’hui, dans ce qui fut autrefois une prison, les réserves dédiées aux collections grandissantes ont progressivement rogné les espaces d’exposition », explique David Nicolas au Journal des Arts. Le musée ne présentait qu’une partie de ses 15 000 objets, « soit seulement 6 à 7 %, ce qui est en deçà de la moyenne nationale ». De plus, il n’ouvrait que pendant une période très limitée, de juin à septembre, et attirait peu de visiteurs, contrairement au Scriptorial, consacré aux manuscrits du Mont Saint-Michel, qui attire environ 25 000 visiteurs par an.
Le bâtiment du Musée d’art et d’histoire sera donc transformé en « épicentre du dispositif patrimonial d’Avranches ». Ses espaces seront réorganisés pour différents usages : restauration des œuvres, rassemblements des collections en vue d’expositions, laboratoire photographique pour la numérisation des documents, espace d’études et d’accueils des chercheurs venant d’autres institutions culturelles. Il sera également ouvert occasionnellement au public pour présenter les vestiges de l’ancienne prison ou encore les nouvelles acquisitions.
Quant au Scriptorial, son parcours de visite sera repensé pour intégrer les collections du musée, tout en conservant une partie de la visite dédiée aux manuscrits médiévaux. « Actuellement, le Scriptorial n’expose que 70 objets, laissant beaucoup de place pour en accueillir d’autres », explique le maire qui fut le responsable scientifique du musée entre 1998 et 2012.
Pour concrétiser ce projet, la Ville d’Avranches est à la recherche d’un architecte programmiste pour effectuer un diagnostic au début de l’année 2024 et déterminer quelles collections seront exposées de façon permanente ou temporaire.
Pour sa dernière journée d’ouverture, le 30 septembre, le musée ouvrira gratuitement ses portes, afin de permettre au public de découvrir les collections de la Ville. « C’est la première journée d’une série de rencontres qui se dérouleront tout au long de l’année 2024 ». La phase de rédaction du projet scientifique et culturel (PSC) s’accompagnera, en effet, d’échanges ouverts au public ou de conférences, permettant de suivre l’élaboration de la politique muséale à venir.
Le Musée d’art et d’histoire – fondé en 1835 – a d’abord été installé dans le palais épiscopal avant d’être aménagé dans l’ancien couvent des Capucins, dans le Jardin des Plantes, après un incendie dévastateur en 1899. Il est détruit une seconde fois lors des bombardements de 1944. A chaque fois, seule une faible partie des collections en réchappe. En 1963, le musée trouve sa place dans une ancienne prison, où il expose des collections ethnographiques bas-normandes, des collections archéologiques, des peintures d’artistes locaux, et présente l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à Avranches. Une partie de ses collections est déjà présentée au Scriptorial depuis 2006.
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Le Musée d’art et d’histoire d’Avranches ferme définitivement
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