ATHÈNES / GRÈCE
L'Acropole d'Athènes, monument phare de l'Antiquité, a rouvert pour quelques rares visiteurs lundi matin, sous une grosse chaleur, en présence de la présidente de la République hellénique, deux mois après la fermeture des sites archéologiques de Grèce pour cause de pandémie.
"Nous n'avons jamais vu aussi peu de monde à l'Acropole, c'est comme si nous avions eu une visite privée", a déclaré Katia à l'AFP, venue dès l'ouverture du site avec son mari. Le couple russe vit depuis cinq ans à Athènes et ne voulait manquer sous aucun prétexte la réouverture des quelque 200 sites archéologiques de Grèce lundi.
Daria, une étudiante d'Ukraine arrivée en Grèce une semaine avant le confinement, s'est réjouie de pouvoir enfin découvrir l'Acropole. "Nous n'avions pas eu le temps de visiter, alors nous sommes venus aujourd'hui, en plus c'est gratuit!", s'est-elle félicitée au côté de deux autres étudiants ukrainiens.
Mais par une température de 32 degrés en fin de matinée, le public était rare pour cette réouverture sous haute sécurité du site du Parthénon juché sur le rocher sacré de l'Acropole. L'affluence était davantage dans les rangs des journalistes et des employés masqués d'un des sites les plus connus mondialement.
Après sa visite sous escorte, la présidente de la République Katerina Sakellaropoulou s'est félicitée qu'on puisse "de nouveau visiter le site de manière traditionnelle" après l'avoir fait "via la technologie moderne" pendant deux mois. "Avec les mesures de sécurité nécessaires, on va pouvoir de nouveau honorer nos ancêtres et relever la tête", a-t-elle déclaré aux journalistes "en cette journée mondiale des musées".
"Security First"
Egalement parmi les premiers visiteurs, la ministre de la Culture Lina Mendoni, un masque chirurgical vert sur le visage, a qualifié ce 18 mai de "journée exceptionnelle pour la Grèce après 64 jours de fermeture" des sites archéologiques. Le slogan du tourisme en Grèce est désormais "Security First", après celui d'"Heritage First" qui prédominait depuis des années, a souligné la ministre, en visitant le site avec une nuée de journalistes.
"Antiseptique, masques sont distribués à l'entrée, des distances sont à respecter avec des marquages au sol", a-t-elle déclaré, précisant qu'un maximum de 2.000 personnes pourront visiter l'Acropole à la fois avec des "arrêts obligatoires". Un mur de plexiglas a été monté pour séparer les flux de visiteurs montant et descendant du rocher sacré. Une équipe de volontaires de la Croix Rouge et une ambulance resteront postés pendant les heures d'ouverture du site touristique. Le port de masque est "fortement recommandé" mais il n'est obligatoire que pour les guides, selon le ministère de la Culture.
Situé dans le centre historique d'Athènes, le temple dorique du Parthénon consacré à la déesse Athéna, protectrice de la cité antique éponyme, date de la période classique de l'Antiquité grecque (Ve siècle av. J-C).
Avec 2,9 millions de visiteurs en 2019, en hausse de 14,2 % par rapport à l'année précédente, l'Acropole est le monument le plus visité de Grèce. Elle fait partie de dizaines de richesses archéologiques du pays comprenant temples, stades, théâtres ou citadelles antiques: du palais de Knossos (âge de Bronze) à l'Acropole de Lindos (IIe siècle av. J-C) respectivement sur les îles de Crète et Rhodes, en passant par Delphes et Olympie, berceau des jeux Olympiques de l'Antiquité.
La Grèce a "su gérer la crise"
Les sites archéologiques constituent un important revenu pour les caisses du pays, dont l'économie dépend fortement de l'industrie de tourisme. Préoccupée par les défaillances chroniques de ses hôpitaux et par le vieillissement de sa population (2e en Europe après l'Italie), Athènes a réagi rapidement face à l'épidémie en adoptant un confinement général le 23 mars pour six semaines.
Moins touchée par le Covid-19 que ses partenaires européens, le pays déplore 163 morts à ce jour.
"La Grèce a un avantage: elle a su géré la crise sanitaire et elle est l'un des pays les plus sûrs au monde", a encore déclaré Lina Mendoni aux journalistes.
Toutefois, l'économie risque de replonger "dans une profonde récession", selon le gouvernement, à peine deux ans après la sortie du pays de la crise de la dette. En raison du confinement, la Grèce a perdu la moitié de la saison touristique, comme la plupart des pays européens.
Après de multiples pressions des professionnels, les autorités ont décidé dimanche d'avancer d'une semaine l'ouverture des tavernes, cafés et bars, prévue désormais pour le 25 mai. Les cinémas en plein air fonctionneront à nouveau à partir du 1er juin, les musées le 15 juin et les festivals et autres événements culturels à partir du 15 juillet.
Cet article a été publié par l'AFP le 18 mai 2020.
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L'Acropole d'Athènes rouvre sous haute sécurité sanitaire, après deux mois de confinement
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