Restauration

PATRIMOINE MARITIME

La restauration de l’« Hermione » est à l’arrêt

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 23 octobre 2024 - 460 mots

BAYONNE

Le chantier de restauration de la réplique de la frégate de Lafayette est suspendu, faute de financements. Il manque 4,5 millions d’euros pour le mener à son terme.

Chantier de l'Hermione. © Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette
Chantier de l'Hermione.
© Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette

Anglet (Pyrénées-Atlantiques). En cale sèche dans le port de Bayonne depuis trois ans, l’Hermione attend de reprendre la mer en direction de Rochefort (Charente-Maritime), son point d’attache. Rongée par des champignons au niveau de sa coque, la réplique de la frégate de La Fayette est en cours de restauration. Sa remise à flot, d’abord envisagée pour 2025, est repoussée à une date indéterminée faute de financements suffisants. Le chantier est donc suspendu : si l’Hermione est toujours accessible à la visite, les deux entreprises spécialisées chargées de sa restauration – Asselin (Deux-Sèvres) et le Chantier du Guip (Finistère) – ont bel et bien quitté le navire.

Lorsque l’Hermione est arrivée en côte basque, les travaux étaient prévus pour durer quinze mois, pour un montant d’environ 3,5 millions d’euros. Une estimation vite revue à la hausse face à l’ampleur des réparations nécessaires. L’association Hermione-La-Fayette, à l’origine de la construction de la réplique (qui s’est étalée de 1997 à 2014), avait alors réévalué le coût total du chantier à 10 millions d’euros. Mais à ce jour, seuls 5,5 millions d’euros ont été réunis. L’association a pu compter sur le soutien de l’État (1,5 M€) et des collectivités locales (1,9 M€ versés par la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de Charente-Maritime et la Communauté d’agglomération Rochefort Océan).

Recherche de mécénat

Pour trouver les 4,5 millions d’euros manquants, l’association Hermione-La-Fayette place dorénavant tous ses espoirs dans le mécénat. Émilie Beau, directrice générale de l’association, précise compter en particulier sur l’aide américaine, au vu de l’importance symbolique que revêt le trois-mâts pour les États-Unis. Fleuron de la flotte française, l’Hermione a joué un rôle marquant dans l’histoire de l’indépendance américaine. Construite à l’arsenal de Rochefort en un temps record, entre décembre 1778 et avril 1779, la « frégate de la liberté » a accueilli à son bord le marquis de La Fayette, chargé d’une mission secrète par le roi Louis XVI : informer le général George Washington du soutien de la France aux insurgés américains dans leur lutte contre l’Empire britannique.

Dans sa recherche de financement, l’association joue contre la montre car, plus l’Hermione passe de temps immobilisée à quai, plus la facture s’allonge. Le coût de la maintenance représente à lui seul une dépense annuelle de 500 000 euros. Et il reste encore à faire avant que la frégate puisse à nouveau hisser les voiles. La structure de l’imposante réplique, de soixante-cinq mètres de long, a été fortement détériorée par deux espèces de champignons, le polypore et le lenzite. Si la partie arrière a été entièrement refaite et débarrassée du parasite, l’ensemble de la coque doit encore être inspecté.

L'Hermione voguant sur la mer avant les travaux. © Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette
L'Hermione voguant sur la mer avant les travaux.
© Maxime Franusiak / Association Hermione La Fayette

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°641 du 18 octobre 2024, avec le titre suivant : La restauration de l’« Hermione » est à l’arrêt

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