La maison d’un roi

ROME - Un nouvel édifice palatial d’une grande importance historique et architecturale a été découvert à Ebla. Le professeur Paolo Matthiae, directeur de la mission archéologique de l’université de Rome en Syrie depuis vingt ans, l’a annoncé au Congrès annuel d’assyriologie de Berlin. Le bâtiment, qui occupe un secteur de la ville basse au nord de l’agglomération, est recouvert par les débris d’une décharge. La campagne de fouilles 1994 a concentré ses efforts sur ce palais dont on a déjà dégagé six pièces, au nord.

Cette découverte apporte une solution possible à un problème que les archéologues n’avaient pas encore réussi à élucider : le palais royal de l’antique cité, qui a livré les milliers de tablettes cunéiformes des archives d’État (vers 2300 av. J.-C.), ne présente aucune trace de réfection pour les trois derniers siècles du IIIe millénaire, c’est-à-dire après sa destruction par les troupes de Sargon d’Akkad. Or, on sait que la ville a été très riche et très active aussitôt après cet épisode tragique : les textes mésopotamiens de l’époque néo-sumérienne parlent de ressortissants éblaïtes venus rendre visite à Our pour y apporter de somptueux présents.

Le palais mis au jour, baptisé palais archaïque, est daté entre 2200 et 2000 av. J.-C. et semble être resté en fonction jusque vers 1800 av. J.-C.
Paolo Matthiae y voit donc le palais royal éblaïte contemporain de l’empire d’Our, dont on n’avait aucune trace.